Des reconstitutions de batailles romaines avec près de 200 combattants

Comme nous vous l’avons annoncé dans un récent article, le week-end dernier ont eu lieu les célèbres « journées gallo-romaines » au musée de St-Romain-en-Gal, à côté de Vienne. Ce rendez-vous incontournable de la reconstitution antique en France en était à sa 12e édition. Cette année, l’accent a été mis sur les légionnaires romains. Près de 200 d’entre eux ont répondu à l’invitation et sont venus conquérir le site, se réunissant en un seul camp, alignant les tentes d’un véritable manipule romain. Samedi et dimanche, 10 troupes partagées en deux armées ont reconstitué des batailles antiques, pour le plus grand plaisir du public… et des reconstituteurs eux-mêmes, bien entendu !

Etant donné que les effectifs en présence étaient essentiellement composés de légionnaires romains, c’est tout naturellement que les affrontements ont été pensés dans un contexte de guerre civile : Romains contre Romains, avec toutefois l’assistance d’une cinquantaine d’auxiliaires gaulois ou germains.

La chronologie a été toutefois un peu malmenée, car les troupes impliquées ne reconstituaient pas toute la même époque. Les Romains illustraient une période d’environ 3 siècles (du IIe siècle avant JC à la fin du Ier siècle après JC), et les auxiliaires s’étalaient du milieu du Ier siècle avant jusqu’au Ve siècle après JC.

L’objectif de ces batailles étaient de montrer au public les célèbres manoeuvres romaines, avec quelques-unes de ses formations les plus connues. Spectaculaires de par le nombre de combattants engagés, ces démonstrations se voulaient surtout didactiques avant tout .

Plusieurs scénarii avaient donc été écrits et répétés par les différents protagonistes. Il était en effet difficile d’accorder autant de troupes qui ont des habitudes et des ordres différents, pour en faire une armée marchant d’un même pas.

Deux armées ont été créées : les bleus et les rouges, pour que le public s’y retrouve plus facilement. Ces couleurs ont été données par les peintures des boucliers, bien qu’un groupe italien possède plutôt des boucliers bruns. Les spectateurs venus très nombreux (près de 9000 visiteurs sur les deux jours) ont donc pu regarder, comprendre et admirer l’efficacité de l’ordre serré romain et de ses formations tactiques, à commencer par l’attaque frontale, avec des changements de lignes pour remplacer les hommes fatigués ou blessés.

La seconde démonstration a prouvé l’imperméabilité de la tortue : cette carapace de boucliers sous laquelle les hommes se mettent à l’abri des projectiles, flèches, javelots, balles de frondes… Cet engagement s’est terminé par une charge énergique des rouges. Ensuite, le fameux coin effectué par l’armée bleue a perforé la ligne adversaire. Sur la ligne de front, les blessés tombaient et s’empilaient de manière dangereuse pour les vagues successives qui devaient passer par dessus ces monticules humains.

Ces combats se sont achevés sur une démonstration du « cercle ». Le front plus étendu de l’armée des rouges leur a permis d’envelopper les ailes de l’armée des bleus, plus resserrée quant à elle, et étalée plus en profondeur. Les auxiliaires ont même tourné l’ennemi pour l’attaquer sur ses arrières. Le public est reparti enchanté, les reconstituteurs également.

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