En deux coups de cuillère à pot…
Au début du 19ème siècle, la marine française n’a pas encore de sabre réglementaire. L’an IX de la République va voir apparaître de nombreuses innovations et armes réglementaires, comme le sabre de cavalerie légère, une nouvelle version du mousquet Charleville 1777, et… enfin un sabre de bord de marine.
L’arme sera dotée d’une lame relativement courte, adaptée au combat dans des espaces confinés. Les premiers modèles auront une lame de 65cm. A partir de 1803, elle passera à 75cm, pour se stabiliser un peu en dessous de 68cm à partir de 1811. La garde est formée d’une protection assez englobante en tôle, et la fusée est en bois, recouverte de tôle. Garde et poignées sont peintes en noir. Cet aspect caractéristique lui vaudra son surnom, la cuillère à pot.
A partir de 1803 des ancres gravées – inclinées – apparaissent sur la lame.
Ces ancres seront verticales à compter de 1811. Les modèles Empire sont dotés d’une palmette à l’extrémité de la garde – au niveau du quillon (cf ci-contre)
. Cette palmette va disparaître dans le modèle 1833.
Le fourreau est en cuir avec des appliques en laiton. Dans les modèles empire, il se fixe à la ceinture par un bouton. Le modèle 1833 est quant à lui doté d’un pontet en laiton. Le dos de la lame est gravé au nom de la manufacture l’ayant réalisé, parfois avec l’année
Cette arme sera assez largement copiée par toutes les marines du monde. En 1860, les USA en feront une copie assez élégante, avec une garde en laiton, et une poignée avec un filigrane de cuir. Ces sabres de bord ont été immortalisés de nombreuses fois au cinéma, aux mains de pirates en tout genre…mais l’anachronisme est réel, car ces armes sont postérieures d’un siècle à la grande époque de la piraterie. Le sabre de bord restera en dotation plus d’un siècle dans la marine française.
Et l’expression en deux coups de cuillère à pot ? Et bien elle vient de là : de l’art d’expédier un ennemi rapidement ad patres, en deux 
coups de cuillère à pot, comme à l’entrainement !!! On trouve aujourd’hui encore de nombreux originaux, essentiellement des modèles 1833, mais les reproductions sont plus commercialisées, donc si vous en trouvez d’occasion.. n’hésites pas !
