Evolution du casque des dragons (1ère partie)

Tout le monde connaît le casque des dragons sous le Premier Empire, en laiton, avec son bandeau de fourrure et sa longue queue de crin de cheval noir (ou blanc pour les trompette). Mais on connaît moins les stades originels qui ont conduit à ce modèle. Voyons de quoi il retourne…

Commençons au milieu du XVIIIe siècle. La photo ci-contre nous montre un casque de dragon du régiment des fusiliers de La Morlière, vers 1745. La calotte est déjà métallique et entouré d’un bandeau de fourrure. Ce dernier est alors agrémenté d’un galon dessinant un quadrillage. Un prototype de cimier apparaît déjà : une plaque un peu inélégante, percée à trois endroits pour fixer des fleurs de lys en laiton. Ce modèle ne possède encore aucune visière.

Au stade suivant, le casque des dragons annonce déjà mieux ce qu’il deviendra au début du XIXe siècle. La photo nous présente celui qui est en usage entre 1750 et 1775. La calotte est en laiton, recouverte sur une bonne hauteur par une peau de veau marin. Le cimier, inspiré de ce que l’on croit connaître à l’époque des casques romains de l’Antiquité, présente encore une hauteur modeste. Ses ailes sont estampées de motifs, et sur le devant d’une tête de Méduse.

La crinière est adoptée, pour protéger la nuque des coups de sabres ennemis, car le crin est très solide et se coupe difficilement. Souvent, cette crinière est élégamment tressée. Des jugulaires en écailles font également leur apparition, pour protéger les joues, mais aussi pour permettre de les nouer sous le menton afin de bien tenir le couvre-chef sur la tête. Le large bouton estampé en rosace qui tient ces jugulaires perdurera pendant des décennies. On distingue à l’arrière du bandeau un boucle de serrage (le bourdalou) qui permet de l’ajuster au tour de tête du soldat. La photo suivante nous montre ce même casque pour un dragon de troupe légère, vers 1770. On remarquera surtout la visière qui a été ajoutée.

Sur l’image suivante, qui date de la période révolutionnaire, on notera surtout l’apparition du marmouset à l’extrémité du cimier, réalisé avec le crin de la crinière, mais également l’ajout d’un tube fixé sur le bandeau pour y glisser un plumet qui permettra de reconnaître le régiment par le choix et la disposition des couleurs. Nous pouvons voir sur la photo suivante la version officier de ce casque (vers 1786-1791). Le veau marin a fait place à une peau de véritable panthère ; les écailles des jugulaires sont plus travaillée, ainsi que le décor du cimier. Suite au prochain épisode…

Toutes ces pièces sont présentées au musée de l’Armée à Paris.

 

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