La cavalerie lourde du XVème au XVIIème siècle

cavalier_lourd_16emeLes régiments de cavaliers lourds cuirassés de la fin du XVIème siècle et du début du XVIIème sont les descendants de la chevalerie médiévale, et apparaissent au XVème siècle, lorsque sont formées les compagnies de gendarmes d’ordonnance.

Chacune de celles-ci est formée de 100 lances, chaque lance comprenant 6 combattants. Le premier est un cavalier lourd, issu de la noblesse, et il est accompagné d’un coutillier plus légèrement armé, de trois archers à cheval et d’un page, non combattant. La configuration de ces compagnies de gendarmes va évoluer au XVIème siècle, pour comprendre sous Francois 1er 40 cavaliers lourds, 60 archers à cheval formant une cavalerie légère et environ 80 valets.

La généralisation des armes à feu sur le champ de bataille amènera une nouvelle évolution, enrichissant la compagnie de 50 arquebusiers montés.armure_de_cavalier_lourd_XVIèmeCes gendarmes d’ordonnance continuaient à faire perdurer au début du XVIème siècle la tradition des grandes charges de cavalerie à la lance de la chevalerie médiévale,  sur des champs de bataille dans lesquels le nombre de combattants équipés d’armes à feu progressait rapidement. Si de telles unités ont à de nombreuses occasions permis d’emporter la victoire en désorganisant les lignes ennemies bousculées par la violence du choc, elles ont toutefois du adapter leurs équipements pour faire face à la puissance grandissante des armes à feu.

Les armures deviennent de plus en plus épaisses, formées de nombreuses plaques se renforçant mutuellement, rendant le cavalier moins mobile et son équipement de plus en plus couteux. Dans cette lutte de la balle contre la cuirasse, comme toujours, cette dernière va finir par perdre. Les régiments de piquiers supportés – ou supportant – des arquebusiers, constituent désormais un opposant de taille, les piques empêchant la cavalerie d’approcher, tout en la maintenant sous le feu des arquebusiers.

pistolet_a_MecheLa seconde moitié du XVIème siècle verra apparaître une nouvelle catégorie de combattants montés, les pistoliers.  Ils sont dotés d’une arme spécialement développée à leur intention, le pistolet (pistolet_ a_meche). Ceux-ci combattent en colonnes compactes. La première ligne vient décharger ses armes sur l’ adversaire, puis se replie pour recharger, et ainsi de suite. Souvent d’origine allemande, ces soldats portent aussi le nom de reitres, déformation du mot allemand reiter, qui signifie cavalier.

armure_de_cuirassierPlus mobiles et rapides, avec des armures plus légères, ces combattants vont mettre à mal nos compagnies de gendarmes, qui vont évoluer à leur tour pour former les premières unités de cuirassiers. L’armure complète va s’alléger, ne couvrant que le torse et le haut des jambes avec des tassettes très développées. Le casque sera souvent une bourguignotte, éventuellement dotée d’un masque grimaçant. Nos cuirassiers vont abandonner la lance, au profit d’une épée (voir un exemple de reitschwert , littéralement épée de cavalier, fin du XVIème siècle), d’une dague et d’un ou deux pistolets.

cuirassier_17emeLa Prusse, la Russie vont également se doter au début du XVIIème de régiments de cuirassiers, troupe de choc par excellence, qui vont s’illustrer sur tous les champs de bataille du siècle. L’armure va rapidement se réduire à une simple cuirasse, et le casque sera remplacé par une élégante coiffe. Il faudra attendre le Premier Empire pour le voir réapparaître, mais ceci est déjà une autre histoire…

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