La fabrication d’un sabre au Premier Empire
Nous avons la chance de pouvoir, depuis quelques décennies, admirer de superbes scènes de reconstitution des guerres du Premier Empire, qui n’existent que parce que nombre de passionnés investissent un temps et une énergie considérable pour recréer fidèlement uniformes et équipement de cette époque. Tous sont dotés de superbes panoplies, et portent des répliques aussi fidèles que possible des armes utilisées au début du 19ème siècle….
Ces répliques, tous particulièrement les sabres, sont souvent fabriquées de manière relativement similaire à celle de leurs ancêtres originaux, même si la mécanisation permet de gagner du temps au niveau de la forge et du polissage. En 1803, il fallait un peu plus de 20 heures de travail pour produire un sabre…
Mais saviez vous quels tests devaient passer les sabres du premier empire pour être admises au service ? Bien sur, ils doivent être tout d’abord en tout point conformes à la forme du modèle – ce qui n’est pas si 
évident lorsque la pièce est forgée à la main. Le premier test consistera à fouetter deux fois les lames à plat, puis deux fois à 45° sur un billot de chêne. Les lames sont passées au noir de fumée pour vérifier que le billot est bien marqué. Bien sur, le test est quelque peu empirique… car tout dépend de la vigueur du contrôleur !
Ensuite, on va courber les sabres de manière à former une flèche qui attendra 20cm pour les sabres de cavalerie à partir de 1808 ! Si la lame ne revient pas, on la détord, la retrempe et on réessaie une seule fois… si le résultat n’est pas concluant, elle sera détruite. Pour les briquets, la flèche doit être de3 pouces, soit 8cm.
Mais ce n’est pas fini… il reste à tester le fourreau qui doit résister à la chute d’un poids un peu inférieur à un kilogramme, tombant de 50cm environ…. Et voila, le sabre est bon pour le service. Des poinçons seront appliqués sur la lame, le fourreau et la monture pour en attester.
Bien sur, les épreuves dépendent de la lame. Le sabre de sapeur, particulièrement robuste, fléchira moins que les lames d’officiers, plus fines et légères, mais le principe sera le même.
