La grenadière… c’est du fer !

Tout le monde connaît la forme caractéristique des fusils à poudre noire du Premier Empire. Le Charleville 1777, modifié an IX, existe en de nombreuses versions et dérivés : de marine, de la Garde, Dragons, en version mousqueton de cavalerie… Mais il y a un petit détail qui vous a sans doute intrigué : la grenadière !

Grenadière de Charleville

Revenons un peu en arrière sur la physionomie de notre arme favorite… Le canon est fixé au bois par de petites goupilles, mais aussi et surtout par quatre grosses pièces. En partant du tireur, on trouve tout d’abord une vis qui solidarise la queue de culasse avec la plaque du pontet. Une pièce entoure ensuite bois et canon, il s’agit de la capucine. Un peu loin, une pièce similaire fixe le canon, mais permet aussi de fixer la bretelle : c’est cette fameuse g

Embouchoir de Charleville

renadière. Pour finir, au bout du bois, un embouchoir permet également de guider la baguette dans son logement.

Sur le Charleville classique, toutes les pièces sont en fer forgé, sauf le bassinet. Le fer est à la fois facile à travailler, et robuste, d’où ce choix. Il présente cependant l’inconvénient de rouiller…

Mousqueton de cavalerie 1786

C’est la raison pour laquelle tous les modèles destinés à la cavalerie sont dotés de pièces en laiton. La raison est simple : la sueur du cheval favorise encore plus l’oxydation, et l’entretien de nombreuses pièces en fer – et leur démontage – en est d’autant plus compliqué. Il en va de même pour le Charleville de marine, où le laiton est préféré au fer.

Il y a par contre une pièce qui reste toujours en fer : c’est la fameuse grenadière. Pourquoi ? Et bien la réponse est simple : si le laiton ne rouille pas, il est bien moins résistant que le fer. Les contraintes sur l’attache de la bretelle sont bien plus importantes à cheval qu’à pied, et il ne faut pas que la pièce ne soit endommagée. Ainsi, la grenadière du mousqueton est en fer. Celle du

Charleville, modèle dragons

Grenadière double

Charleville de dragon est même double, car porter un grand fusil à la bretelle sollicite encore plus la mécanique. La même règle se vérifie dans la marine… la grenadière est en fer.

Seul le modèle de Charleville de la Garde Impériale – dotée de pièces toujours plus prestigieuses – est une version entièrement en laiton…

 

Charleville, modèle de la Garde

Alors la grenadière, c’est du fer, sauf pour la Garde (et encore…) !

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