La guerre des Gaules à l’honneur à St-Romain-en-Gal

A l’heure ou les réductions budgétaires mettent à mal l’organisation des grands événements de reconstitution historique, déjà passablement compliquée par toutes sortes de difficultés, réjouissons-nous de voir que la 15e édition des Journées Gallo-romaines du musée de St-Romain-en-Gal ont pu se tenir dans de bonnes conditions le week-end dernier. Les équipes ont travaillé d’arrache-pied depuis un an pour que tout se passe pour le mieux, et, disons-le, ce fut une belle réussite.

Pour cette 15e édition, la thématique choisie fut « la guerre des Gaules ». C’était une nouveauté que de vouloir rassembler des groupes travaillant sur une même période, alors que d’ordinaire, toutes les époques sont confondues, ce qui offre certes plus de diversité, mais peut aussi manquer de cohérence historique. La majorité des troupes invitées représentaient donc des légions césariennes ou des Gaulois de la Tène finale, venus principalement de France et d’Italie

Bien sûr, il y avait aussi quantité d’attractions, d’ateliers, de démonstrations pour découvrir l’Antiquité sous toutes ses formes. C’est ainsi que l’on pouvait rencontrer un facteur d’instruments antique, un tailleur de pierre sculptant une scène de l’arc d’Orange, un fondeur de bronze et des forgerons, tourneurs sur bois, etc. Les visiteurs (et ils furent plusieurs milliers) se familiarisèrent aussi avec les parfums utilisés il y a 2000 ans, la céramique grecques,l’univers des gladiateurs, et mille autre choses. N’oublions pas une formidable exposition de BD sur la guerre des Gaules, avec plusieurs auteurs venus dédicacer leurs oeuvres.

La guerre des Gaules a, quant à elle, donné lieu à de multiples animations tout au long du week-end, à commencer par une parade présentant les différents peuples et légions impliqués, mais surtout par des affrontements à vocation pédagogique, pour permettre aux spectateurs de comprendre les différentes tactiques de guerre des protagonistes : Romains, Gaulois, mais aussi Germains. On oublie trop souvent ces derniers, qui jouèrent pourtant un rôle non négligeable durant le conflit. La cavalerie n’a pas été oubliée, ce qui fut très apprécié du public.

Plusieurs scénettes avaient pour but de « rejouer » quelques phases marquantes de cette histoire : l’alliance des différentes tributs à l’aube du soulèvement de 52 av. J.C., mais aussi une évocation de la bataille d’Alésia, avec les assauts des Gaulois sur un agger palissadé de claies d’osier, et enfin la reddition de Vercingétorix et des principaux chefs militaires. Respectueux de la vérité historique, ce dernier tableau a contredit les images d’Epinal. Vercingétorix est arrivé enchaîné aux pieds de César, pendant que les enseignes, carnyx et armes diverses étaient déposés, et non pas sur un cheval blanc caracolant, comme l’a traduit le mythe inventé au XIXe siècle.

Vivement la 16e édition.

 

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