La petite histoire du « Luger »

C’est une des armes à feu les plus emblématiques. Elle a équipé les officiers allemands durant la seconde Guerre Mondiale, et était donc devenue une sorte de trophée à rapporter au pays pour les soldats alliés, à l’instar d’un sabre japonais pour les combattants du Pacifique. Mais savez-vous que ce pistolet est en réalité bien plus ancien, et qu’il a été produit dès l’année 1900 ?

Luger est en réalité le nom de son concepteur – Georg Luger – qui invente cette arme en 1898, à laquelle il donne tout d’abord le nom de « Parabellum-pistole », ou « Parabellum » pour faire plus simple. Ce nom vient de la maxime latine : si vis pacem, para bellum (si tu veux la paix, prépare la guerre). La fabrication est confiée à l’usine allemande « Deutsche Waffen und Munitionsfabriken » (DWM) dès l’année 1900. En réalité, Luger ne fait que s’inspirer d’une arme plus ancienne imaginée par Hugo Borchardt, connue sous le nom de C-93. L’amélioration vient de la pièce coulissante qui est actionnée pour charger l’arme (mécanisme « à genouillère »).

C’est donc une arme semi-automatique tirant au coup par coup en utilisant pour son rechargement l’énergie produite par le recul. La partie mobile de l’arme se compose du canon, de la boite à culasse et de la culasse avec son système de verrouillage (c’est-à-dire la « genouillère »). La partie fixe, ou carcasse, contient le système de détente, le chargeur et le ressort de récupération dans la poignée. La partie mobile glisse dans des coulisses dans la carcasse.

La première à en faire usage est l’armée suisse. Les Allemands ensuite, mais en concurrence du Walther P38, car les deux armes emploient la même munition 9 x 19 parabellum (depuis 1908, car les premiers modèles ont été fabriqués en calibre 7,65 X 21 parabellum). On ne commence à l’appeler Luger qu’à partir du moment où il est importé aux Etats-Unis par Hans Tauscher, car c’est là-bas une habitude d’appeler les armes du nom de leur inventeur. Mais ce qui fait véritablement sa célébrité est son adoption par l’armée allemande durant les deux conflits mondiaux.

Il exista des versions différentes, pour l’artillerie (canon plus long) ou pour la marine (canon plus court), ainsi qu’une version carabine avec une crosse amovible. Ce que l’on sait moins, c’est qu’à partir de la fin de la guerre, les usines Mauser qui les produisaient furent occupées par la France, qui fit fabriquer 5000 pièces (dont des Walther P38) pour les besoins de l’Armée de terre, la Gendarmerie principalement, mais aussi pour la Préfecture de Police de Paris, entre 1945 et 1955.

 

 

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