La tapisserie de Bayeux

Tous les amateurs d’histoire vivante aiment avoir à leur disposition un document fourmillant de renseignements pour parfaire leur reconstitution, tant sur le plan des vêtements et équipements militaires, que sur celui des modes capilaires ou encore des manières de vivre ou de combattre de leurs ancêtres. Pour les passionnés du XIeme siècle, il existe une source de tout premier plan : la tapisserie de Bayeux.

Egalement connue sous le nom de « telle (toile) du Conquest », ou encore « tapiserie de la reine Mathilde », cette frise brodée, longue de près de 70 m et large d’une cinquantaine de cm, a été confectionnée peu après la conquête de l’Angleterre en 1066 par Guillaume le Conquérant. Peut-être fabriquée outre-Manche sur l’ordre de Odon de Bayeux, demi-frère du Duc de Normandie, elle a été suspendue dans la cathédrale de Bayeux pour raconter de manière imagée et justifier la conquête. Rappelons-nous que la population de l’époque est très majoritairement analphabête. Il faut donc voir dans cette toile une oeuvre de propagande, malheureusement tronquée. Il manque la fin en effet, sans nul doute le couronnement de Guillaume sur le trône d’Angleterre.

 A la mort d’Edouard le Confesseur, Guillaume, duc de Normandie, a des légitimités pour lui succéder comme roi d’Angleterre. Cependant, c’est Harold, adoubé chevalier par Guillaume et qui lui a preté serment de le soutenir dans cette tâche, qui usurpe le trône, ce qui lui vaut l’excommunication. Une expédition militaire est organisée et une armée d’invasion est mise à flot, composée pour l’essentiel de Normands. L’aventure se termine sur le champ de bataille d’Hasting, le 14 octobre 1066, où l’armée saxonne d’Harold, déjà très éprouvée d’avoir repoussé une invasion viking dans le Nord, est battue. Harold meurt dans la bataille d’une flèche dans l’oeil, scène visible sur la tapisserie.

En marge de la narration purement historique, cette tapisserie de Bayeux est une mine de renseignements pour découvrir et comprendre le XIeme siècle en Normandie et en Angleterre. Plus de 600 personnages, davantage d’animaux en tout genre, mais aussi des constructions, notamment des mottes féareodales, sont visibles sur ce document extraordinaire, et nous en apprennent beaucoup sur cette époque. L’amateur de construction navale sera aussi servi. Fait rare pour une période aussi reculée de notre histoire, nous pouvons ainsi voir vivre et batailler les hommes d’armes sur une véritable bande-dessinée. Quantité de détails rendent cette histoire perceptible, comme par exemple cette scène où l’on voit les combattants porter leur broigne enfilée sur des lances. L’étude de la tapisserie sera également très instructive pour la décoration des boucliers en amande, avec de très nombreux exemples.

La tapisserie est aujourd’hui visible au centre Guillaume le Conquérant, à Bayeux, dans un musée qui lui est entièrement dédié. On y découvre aussi une série de mannequins d’un grand réalisme, et de nombreuses maquettes et dioramas d’une incroyable minutie. Une visite s’impose absolument.

On peut admirer cette tapisserie exceptionnelle sur le site internet suivant :

http://www.bourlingueur.org/decouvrez/culture/Monuments-du-monde/tapisserie-de-bayeux/la-tapisserie-de-bayeux-premiere-partie.html

Ne manquez pas de jeter un oeil à cette impressionnante vidéo d’animation qui montre la tapisserie de Bayeux animée.

Pour tout renseignements :

http://www.tapisserie-bayeux.fr/

voir aussi :

http://armae.com/moyenage/121casques.htm

http://armae.com/moyenage/122armures.htm#maille

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