La tombe d’un riche guerrier mycénien découverte

En 2015, en croyant fouiller une maison particulière sur le site de Pilos, dans le sud-ouest du Péloponnèse (Grèce), des chercheurs américains ont mis au jour la tombe d’un riche guerrier mycénien, mort à 30 ou 35 ans, environ 3500 ans avant J.-C. Celui-ci était entouré de bijoux, mais aussi d’armes somptueuses. Certains ont pensé qu’il pourrait s’agir du roi Nestor, mentionné par Homère dans l’Illiade, ou encore de son père Neleus, mais la tombe est plus ancienne de 200 ou 300 ans.

Compris dans une période allant de de 1650 à 1100 av. J.-C., les Mycéniens connaissent leur apogée entre 1400 et 1200 avant notre ère. En réalité Mycènes n’est qu’un site parmi d’autres, mais son nom a été donné à cette civilisation qui, partie du sud de la Grèce, s’étend au monde égéen. Homère faisait du roi de Mycènes le chefs des Achéens partis combattre les Troyens. Les découvertes archéologiques nous permettent de mieux connaître ces Mycéniens, qui étaient des conquérants, par le commerce, mais aussi par les armes ; les deux allant de paire. Des illustrateurs talentueux, tel Peter Connolly, ont magnifiquement représenté ces guerriers, comme le montrent les illustrations ci-jointes.

Cette nouvelle découverte est des plus instructives. Près de la tête avait été déposée une épée en bronze d’un mètre de long. Son fourreau était confectionné avec de l’ivoire et de l’or. Juste à côté, il y avait aussi un poignard dans un fourreau en or. D’autres armes étaient soigneusement posées près de ses jambes et ses pieds, notamment une pointe de lance. On a retrouvé aussi une bande de bronze, qui faisait peut-être partie d’une cuirasse, et beaucoup de dents de sanglier qui composaient un casque, dont on connaît d’autres artefacts. La tête ci-contre nous en donne une bonne image.

Sur le ventre et l’abdomen du défunt étaient posées des coupes en or, et sur le cou, un collier du même métal avec deux pendentifs. Autour de la tête, on compte plus d’un millier de perles en pierres semi-précieuses : cornaline, améthyste, jaspe, agate, mais aussi en or.  Ajoutons environ 50 intailles avec des dessins minoéens complexes de déesses ainsi que des représentations de taureaux ou d’hommes sautant au-dessus de leurs cornes.

La tombe comptait ainsi près de 1400 objets, donc encore des coupes en argents, des bols, cruches, vasques, anneaux, etc. D’ordinaire, on retrouve plutôt de la céramique pour cette époque. Curieusement, certains de ces objets venaient d’autres contrées (notamment de Crète ou fleurissait la brillante civilisation minoéenne), et certains étaient plutôt féminins (un miroir par exemple). Un tel trésor fait penser évidemment à un riche guerrier, peut-être même à un roi. Les lecteurs d’Homère savent que la Grèce était constellée de royaumes de taille variable, et que ce ne n’étaient pas les rois qui manquaient. En tout cas, une telle découverte ayant survécu au temps et aux pillards, est très rare.

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