La très longue carrière du Stahlhelm 1916…
Lorsque la première guerre mondiale débute, les belligérants sont encore dotés d’équipements largement hérités du siècle précédent. Une pièce pourtant essentielle fait défaut, le casque…
Pendant des siècles, et depuis la plus haute antiquité, la première protection corporelle dont le combattant va se doter sera… le casque ! Avant l’armure, avant les jambières, ce sera le casque que l’on va s’acheter en premier, qu’il soit en cuir, métal, défenses de sanglier… Il faut se rendre à l’évidence : un bon coup sur la tête va incapaciter le combattant sur le champ (de bataille) et l’exposer à bien pire par la suite, puisqu’il sera sans défense.
L’arrivée des armes à feu va changer la donne, l’efficacité du heaume étant devenue limitée. C’est ainsi qu’à partir du XVIIIème siècle, le combattant va porter une coiffe souvent plus spectaculaire que protectrice. Au début du premier conflit mondial, les français portent un simple képi – certes doté d’une cervelière interne, mais peu appréciée des troupes – tandis que les allemands exhibent un beau casque à pointe, en cuir bouilli ou feutre.
Le nombre de blessures à la tête par éclat d’obus va décider les états-majors à travailler sur une protection digne de ce nom, qui, si elle n’arrêtera toujours pas les balles en tir direct, stoppera au moins les éclats d’obus. Le résultat de ce travail sera le casque Adrian français et le Stahlhelm allemand. Le modèle allemand s’avère nettement plus protecteur que son homologue francais, avec une épaisseur d’acier de 1.2mm environ, contre 0.7mm pour notre Adrian. Il couvre également bien la nuque, et les côtés du crâne, et dispose de deux boutons latéraux permettant de fixer une plaque de blindage frontal.
Ce Stahlhelm va connaître une sacrée carrière. Il évoluera assez sensiblement en 1935, en devenant un peu plus ramassé et en perdant ses boutons latéraux. Les variantes de 1940 et 1942 ne modifieront pas sa silhouette qui caractérise le soldat allemand de la seconde guerre mondiale. En 1944, un nouveau casque sera étudié, le modèle 1945, mais il ne sera jamais diffusé, car sa silhouette était par trop différente. Ce sera la RDA qui l’utilisera finalement…
Ce que l’on ne sait pas, c’est que ce casque allemand ne disparait pas avec la fin de la seconde guerre mondiale, loin de là ! Les pompiers l’utiliseront encore longtemps, mais le cas le plus surprenant est sans nul doute celui de l’armée afghane, qui va être dotée de modèles 1916 dès l’après-guerre ! Elle finira par utiliser des modèles 1935 ou 1940 jusqu’à l’invasion soviétique. Nous avons déjà eu l’occasion de parler des chars FT17 afghans, alors pourquoi s’étonner, finalement ?
Autre cas intéressant, celui du Chili. Le Stahlhelm est en effet le modèle utilisé pour toutes les cérémonies officielles depuis plusieurs années. Comme on le voit sur la photo ci-contre, il s’agit d’un modèle ressemblant étrangement au modèle 1940 allemand ! On avait déjà remarqué que la forme générale des casques américains et français actuels rappelait un peu celle des modèles de la seconde guerre mondiale, mais là, on est en plein dedans ! Etonnante histoire de casques…