Le 25 décembre approche… pensons aux saturnales !!!
Qu’évoque la date du 25 décembre pour un reconstituteur féru d’antiquité ? Il s’agit bien sûr de la journée la plus importante de l’année dans la religion chrétienne, et l’occasion de réunions familiales, mais tout le monde ou presque le sait, il s’agit aussi du lendemain de la fin des saturnales…
Et oui, les religions évoluent, les croyances changent, mais les dates tendent à rester les mêmes, et pour une raison bien simple : il est beaucoup plus f
acile de récupérer une célébration à son profit que de changer les habitudes de toute une population. Les saturnales sont sans doute une des fêtes les plus importantes de l’antiquité romaine.
Saturne est à l’origine une divinité peu sympathique, le Chronos grec : après avoir détrôné son père Uranus, il s’attache à tuer ses enfant. Dieu(x) merci, sa femme Rhéa arrivera à sauver Jupiter, Neptune, Pluton et Junon. On se demande sans cela ce qui serait arrivé à la mythologie gréco-romaine… Saturne 
va quant à lui subir le même sort que son père. Détrôné par son fils Jupiter, il devient un simple mortel et se serait réfugié dans le Latium, où il va devenir un roi plein de sagesse et de bienveillance. Sous son règne les hommes du Latium connaîtront un âge d’or, basé sur l’égalité et le partage.
Pour les romains, Saturne sera un Dieu du temps qui passe et de l’agriculture. C’est la raison pour laquelle on le représente souvent en vieillard armé d’une faux… La silhouette ne vous rappelle rien, à propos ? Les saturnales, fêtes en l’honneur du Dieu sont naturellement positionnées au moment du solstice d’hivers, c’est à dire quand les jours sont les plus courts et que l’année se meurt. Par un retournement amusant, elles vont plutôt célébrer la période d’âge d’or du monde, quand le roi Saturne avait apporté le bonheur à la région de Rome plutôt que de célébrer le sinistre Dieu du temps dévorant ses enfants…
Dans la Rome de l’origine, le maître invitait les esclaves à sa table pour fêter la fin des travaux des champs. A l’époque impériale, les saturnales célèbrent l’égalité originelle en inversant les rapports sociaux : les esclaves peuvent tout dire et tout faire, et les maitres vont les servir. Signe de l’inversion des rôles, les esclaves vont porter le bonnet phrygien, symbole des affranchis. Point de guerre, point de condamnation, pas de procès, pas d’école pendant les saturnales. Les gens se croisent en se souhaitant « de bonnes saturnales » et on s’offre de petits cadeaux entre proches, les saturnalia et sigillaria. Deux millénaires plus tard, la tradition des cadeaux est toujours là…
Originellement placées le 17 décembre, les saturnales vont durer 3 jours sous César, 4 sous Auguste, 5 sous Caligula, et Dioclétien les fera passer à 7 jours, jusqu’au 23 décembre. Cadeaux, banquets, vacances pendant une semaine, ne trouvez vous pas que l’époque moderne est finalement bien avare ?
Cette tradition festive va perdurer bien au delà de l’antiquité, même si l’église va tenter de supprimer celle des cadeaux au Moyen-Age, à cause de son origine païenne. Mais quand les saturnales sont achevées, place au 25 décembre… qui est là aussi une date importante, car on y fête la naissance d’un Dieu célèbre… et nous vous disons à la semaine prochaine pour connaître l’origine de notre Noël !!!
