Le « cabinet des curiosités » de la reconstitution : un riche guerrier latin
Ceux qui sont allés à Rome ont peut-être visité le musée des thermes de Dioclétien, autrement dit le Museo Nazionale. Celui-ci concentre un nombre extraordinaire de merveilles touchant la civilisation romaine, mais aussi pré-romaine. Elle présente notamment dans une vitrine une panoplie remarquable datée de 475 avant J.-C. : celle d’un guerrier inhumé à Lavinium, reconstituée par la troupe PAX AUGUSTA.Cette panoplie se compose notamment d’une cuirasse anatomique très soigneusement façonnée, avec une musculature à la fois aux formes archaïques et réalistes. Dossière et pansière sont solidarisées par des charnières et de longues goupilles, mais aussi par un système ingénieux d’épaulières amovibles. Nous sommes loin ici des lourdes cuirasses en cloche encore en usage à cette époque.
Le casque est tout à fait spectaculaire, en bronze, recouvert de métaux précieux. Des traces latérales indiquent la présence de grands appendices, sûrement des cornes métalliques qui servaient à rendre la stature du guerrier plus bestiale et impressionnante. Entre autres décors, une paire d’yeux est destinée à éloigner le mauvais oeil. Deux petites figurines animales au sommet du timbre prouvent qu’une crête était encore ajoutée. Des séries de perforations supposent des garnitures de cuir cousues. Les garde-joues ont été reconstitués dans ce matériaux.
L’armement de ce guerrier latin du début du Ve siècle se composait encore de différentes pointes de lance ou de javelot, d’une hache (qui est souvent un symbole de commandement) et d’une longue épée recourbée appelée kopis, avec un pommeau adoptant généralement une tête d’oiseau, dont le long bec servait à couvrir la fusée et protéger ainsi les doigts.
Notre reconstitution ajoute bien entendu un bouclier du type grec, alors en usage dans les phalanges, mais aussi une protection de cuisse, dont l’existence est révélée par l’archéologie mais aussi les sculptures étrusques de grandes tailles. Le système d’attache de cette dernière est en revanche hypothétique, car elle est très difficile à tenir en place, du fait des mouvements des jambes.