Le camp romain de la Saalburg

Situé dans le massif du Taunus, dans la région de Hesse en Allemagne, près de la ville de Francfort, l’emplacement de l’ancien camp romain de la Saalburg faisait parti il y a deux mille ans du dispositif défensif que les Romains érigèrent sur la frontière séparant l’Empire de la Germanie libre. Ce long système de défense, constitué à la fin du Ier siècle de notre ère d’une route permettant le passage rapide de troupes, protégée par une succession de tours de guêt, et renforcée au siècle suivant, selon les endroits, par une palissade de bois ou un mur maçonné, était alors connu sous le nom de limes. En retrait de cette frontière, Rome construisit différents camps d’intervention rapide (castellae) occupés par des unités auxiliaires, et en seconde ligne, de plus grands cantonnements pour les légions (castra).

A la Saalburg, sur le site d’un castellum fouillé au XIXe siècle par les archéologues allemands, l’empereur Guillaume II décida en 1897 de reconstituer de façon monumentale une grande partie du camp. Les travaux durèrent jusqu’en 1907. Il se visite toujours aujourd’hui, et comprend différents bâtiments, notamment les principa (quartier général) avec sa cour intérieure et sa chapelle aux enseignes (aedes signorum), mais également deux barraquements de légionnaires. Un musée a également été construit à l’intérieur, contenant les nombreux objets trouvés en fouilles. Le site a été classé en 2005 au patrimoine mondial de l’UNESCO, ainsi que tout le limes rhénan. Il est aujourd’hui le plus grand mur d’Europe (environ 550 km), entre le Rhin et le Danube.

Environnés des restes de quelques constructions civiles qui ne manquaient jamais de s’installer aux alentours des camps militaires (canabae), pour les familles et les marchands, les remparts impressionnent par leur aspect imposant, ceinturés par un double fossé. Il y a 2000 ans, il y avait bien entendu moins d’arbres autour, car il s’agissait d’avoir une vue bien dégagée pour repérer un éventuel ennemi. Quatre portes crêvent la muraille, encadrées de tours fortifiées. Devant la porte principale, les visiteurs seront accueillis par une statue en bronze de l’empereur Antonin le Pieux, mais la dédicace affichée derrière lui est dédiée au Kaiser Guillaume.

Le camp de la Saalburg abritait à l’époque une cohorte auxiliaire, de 500 ou 600 fantassins ainsi que des cavaliers, dont la tâche était de contrôler une section du limes et les peuplades environnantes. Le site sera abandonné au cours des premières grandes invasions germaniques, en 260 apr. J.-C.

Be Sociable, Share!