Le carnyx : trompette de guerre celte
De nombreux témoignages littéraires ou iconographiques nous font connaître la terrible trompette de guerre des Gaulois, appelée par les auteurs anciens « carnyx ». Elle se caractérise par son pavillon en forme de gueule animale béante. Pour les Romains, cette trompette est devenue à la longue emblématique des peuples barbares, d’origine celte ou germanique, sans doute en raison de ses sonorités tonitruantes et rauques, qui n’avaient rien de « civilisées ». A ce jour, l’archéologie était restée très discrète sur leur existence. Une moitié de pavillon avait été retrouvée à Mandeure (Doubs), et une tête complète en Ecosse, mais l’appartenance de cette dernière à un carnyx n’était pas certaine, car il pouvait aussi bien s’agir d’un élément d’enseigne (draco). Depuis peu, une découverte extraordinaire nous fait mieux connaître ces instruments d’un autre âge.
En 2004, un dépôt d’armes et d’objets gaulois est découvert en France, dans le sanctuaire de Tintignac. Celui-ci révèle des casques de parade extraordinaires, mais aussi les éléments de plusieurs carnyx complets. C’est la première fois que l’on peut observer cet instrument quasi mythique dans sa globalité.
L’instrument de bronze est réalisé avec 25 pièces différentes, dont plusieurs segments tronconiques pour le tube. L’ensemble est conçu pour permettre un démontage facile en 4 ou 5 grands morceaux (la tête – les oreilles – le cou coudé – 3 segments de tube). La particularité de cet instrument réside dans son large pavillon en forme de tête de dragon ou de sanglier. A Tintignac, certains carnyx montrent aussi une tête de serpent. Pour augmenter la portée des sonorités, de très larges oreilles en tôle de bronze, de 25 à 30 cm de longueur, sont fixées de part et d’autre de la tête. Pendant longtemps des pièces similaires retrouvées en fouilles ont été considérées commes des feuilles d’arbre décoratives.
Ces découvertes montrent également que l’embouchure n’était pas coudée, et que le musicien devaient le porter au-dessus de la tête, en la penchant fortement en arrière pour pouvoir souffler dedans ; un exercice peu commode vu le poids de l’instrument qui peut mesurer également plus de 1,80 m de hauteur.
Une reconstitution fidèle a ainsi pû être tentée par la société ARMAE (ci-dessous).
voir : http://armae.com/Commandes_speciales/Commandes_speciales_cadre.htm