Le casque des dragons (3e partie)

Après avoir vu les débuts du casque des dragons au XVIIIe siècle, et puis sous l’Empire, où il adopte la forme la plus connue, immortalisée par l’épopée napoléonienne, voyons pour finir comment celui-ci évolue ensuite jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Excepté Nasouty, tous les généraux de Napoléon réclamaient l’abandon du casque à crinière (pour les raisons déjà évoquées), et son remplacement par un casque à chenille. Dans l’esprit de la monarchie, l’adoption du casque à chenille était aussi l’occasion de délaisser un objet trop connoté Révolution-Empire, et de copier les casques des gardes étrangères (russe ou allemande notamment). Le test réussi des casques de carabinier dotés d’une chenille de crin, en 1812, finit par convaincre, et la Restauration la généralisa aux dragons comme aux cuirassiers.

La forme du casque changea sur de nombreux détails, avec par exemple l’adoption d’un couvre-nuque. Le plumet fut supprimé, remplacé par un simple pompon. Mais ce nouveau casque ne satisfait guère à l’époque, et des modifications ont lieu dès 1817, notamment au niveau des jugulaires, qui abandonnent leurs écailles au profit de chaînes en gourmette.

En 1818, le retour du casque à crinière est de nouveau prôné par le général Bordesoulle, et le changement est officialisé en 1823. La crinière flottante ne sera disposée qu’en bas du cimier, et le haut sera garni d’une brosse de crin. Il se passera néanmoins encore plusieurs années avant que ce nouveau casque soit généralisé, car les arsenaux en avaient encore beaucoup d’anciens modèles, et beaucoup d’autres étaient encore en service. Ce modèle sera encore modifié en 1830 : la fleur de lys est remplacée par une palmette.

De nouvelles modifications sont validées par le roi en 1840, notamment en ce qui concerne le turban qui refait surface. Celui des dragons sera tigré. Le nouveau casque est connu comme le modèle 1845. La calotte est fait d’une seule pièce emboutie en cuivre jaune, garnie d’un turban en peau de vache sur le bas, qui tient mieux en tête qu’un turban de métal. Une visière est ajoutée, tapissée au-dessous de basane verte, et noire pour le couvre-nuque. Par-dessus est ajouté un bandeau de peau de vache marine jaunâtre, moucheté pour imiter une peau de panthère.  Une version améliorée sera ensuite en usage sous l’appellation « modèle 1858 ». C’est avec cette version très proche du modèle du Ier Empire, que les dragons de Napoléon III firent la guerre de 1870.

Suite à la réorganisation de l’armée après l’instauration de la IIIe République, un nouveau casque voit le jour en 1872, modifié deux ans plus tard. Cette fois, le laiton de la bombe fait place à l’acier, garni d’un bandeau de cuivre estampillé d’une grenade. Le changement global est net. Le cimier est toujours en laiton, mais la tête de Méduse qui le termine est désormais très proéminente.

 

 

 

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