Le « casse-tête » du reconstituteur antique : comment garnir l’intérieur de son casque ?

Un casque ne se porte jamais à même la tête, car les chocs seraient traumatisants pour la tête, même si celle-ci serait ainsi protégée des pénétrations. Une protection rembourrée s’impose donc pour amortir les ondes de choc. Ce genre de matelassure se portait également sous la cuirasse pour la même raison. L’iconographie antique et ensuite le cinéma nous montrent généralement des combattants légèrement habillés… mais, pas plus bêtes que les autres, les Romains utilisaient toutes sortes de protections au combat pour garantir bras et jambes, cou et tête.

Le rembourrage de tête est mal connu. Le détail d’une fresque de Pompéi (datée de la fin de la République ou début de l’Empire), montre un soldat dont la tête semble entourée de linge. C’est sans doute une façon de faire assez ancienne.

Du point de vue de l’archéologie, quelques traces de colle repérées à l’intérieur d’artefacts suggèrent la permanence d’une calotte de cuir ou de feutre, relativement épaisse. Des pièces rembourrées aux formes appropriées étaient également fixées à l’intérieur des garde-joues. Quelques pièces archéologiques montrent également des perforations périphériques sur le timbre du casque, qui indiquent plutôt le maintien de la coiffe intérieure grâce à une couture.

Des auteurs anciens ont dit que les soldats portaient un bonnet, pour s’habituer à avoir toujours la tête couverte, même quand elle n’était pas casquée. Ce détail fait sans doute référence au « bonnet pannonien » que l’on voit sur les images du Bas-Empire, de forme cylindrique, en feutre, laine, fourrure. Il est fort possible que ce bonnet ait servi également de coiffe de casque, mais sa forme n’est pas la plus judicieuse pour cela.

Il existe quelques témoignages archéologiques de bonnets multicolores, épousant parfaitement le crâne et munis de couvre-joues, qui rempliraient bien mieux cette fonction. Nous parlons là du Bas-Empire.

Les images de gladiateurs, à partir du IIe siècle de notre ère, et jusqu’au IVe siècle (époque où la gladiature est interdite), montrent très clairement des cagoules portées sous les casques, avec mentonnière. Nous sommes plutôt là dans la configuration des protections de tête des chevaliers du Moyen-Âge, qui portaient un cale rembourré épousant la tête et d’une forme compatible avec l’intérieur du casque, afin que celui-ci bouge le moins possible. Ces heaumes, comme les casques des gladiateurs, étaient en effet très enveloppants, avec un champ de vision très réduit, et le moindre déplacement du casque sur le crâne engendrait l’aveuglement du combattant (et donc sa mort assurée).

Be Sociable, Share!