Le kopis : la machette des Grecs
Les Grecs qui combattaient essentiellement en phalange, bouclier contre bouclier, utilisaient surtout la lance, de longueur variable. Nous avons évoqué dans un article récent l’utilité du talon métallique pointu (sauroter) que l’on trouvait à sa base. Mais cette lance était inefficace dans certaines circonstances, où le déploiement de la phalange était interdit par le mode de combat ou l’étroitesse des lieux. Pour ne pas être réduit à l’impuissance, le guerrier avait donc besoin d’une autre arme : l’épée.
S’il existe des épées droites (xyphos), les témoignages iconographiques et archéologiques nous révèlent également l’existence d’une épée courbe, que les Grecs appelaient kopis. On peut en effet en voir un certain nombre sur les décors de céramiques. Celle-ci est une épée à un seul tranchant, avec une forme variable d’un modèle à l’autre : parfois c’est toute la lame qui dessine une courbe plus ou moins prononcée, parfois c’est seulement le tranchant.
Ce type d’épée adoptant la forme d’une machette n’est pas exclusivement grecque, puisqu’on en trouve des versions chez d’autres peuples, orientaux, mais aussi italiques ou ibériques. Les Gaulois avaient aussi des couteaux dessinant une forme assez similaire. Le modèle grec qui nous intéresse aujourd’hui était appelé kopis (falcata chez les Ibères . Sa longueur était plus accentuée à l’origine, et elle a eu tendance à se raccourcir au fil du temps. Des typologies ont ainsi put être établies par les spécialistes.
La poignée est souvent remarquable. Elle pouvait être totalement englobante, pour mieux protéger la main du guerrier, ou ouverte sur l’intérieur. Assez fréquemment semble-t-il, est a même copiée la forme d’une tête d’oiseau, avec un bec long pour couvrir les doigts. Sur les versions ibériques plus tardive, le pommeau sera quant à lui souvent façonné en tête de cheval.
La forme ondulée et le tranchant unique de la lame suggèrent une escrime essentiellement de taille, c’est-à-dire des coups portés de haut en bas. Cependant, la pointe, même courte sur les versions tardives, montre bien que l’estoc était aussi pratiquée.