Les mousquetaires à l’honneur

Les mousquetaires sont inscrits dans l’imaginaire collectif depuis le XIXe siècle, depuis qu’un certain Alexandre Dumas a immortalisé les exploits de D’Artagnan, Portos, Atos et Aramis. Ils sont devenus une garde d’élite entièrement dévouée au roi et à la reine de France, déjouant les intrigues du perfide cardinal de Richelieu et de ses gardes rouges (pauvre Richelieu !)… Qu’en est-il vraiment de ces mousquetaires et de la réalité historique ? C’est ce que tente de mettre aujourd’hui en lumière une exposition qui se tient au Musée de l’Armée, jusqu’au 14 juillet.

Nous les imaginons tous aujourd’hui, élégants, avec leur fine moustache de chat, dégainant s’en se faire prier leur belle rapière à taza pour défendre l’honneur du souverain, le leur ou celui d’une belle. En réalité, comme leur nom l’indique, ces hommes tiraient plutôt au mousquet (ils en furent doté en 1622 par Louis XIII) ; l’épée était une arme d’appoint, qui devint utile dans les duels plus qu’à la guerre.

L’exposition présente armes et costumes. Vous n’y verrez pas en revanche la célèbre livrée bleue marquée de la croix des mousquetaires, car il n’en existe plus aujourd’hui dans les collections publiques, mais seulement des copies de cinéma ou d’opéra. On y trouvera cependant la croix des derniers mousquetaires de 1816, ressuscités un bref moment sous la Restauration (le peintre Géricault fut l’un des tous derniers).

C’est un des intérêt de cette exposition que de mettre en parallèle la réalité avec l’image d’Epinal, l’Histoire avec le cinéma. C’est un fait que l’histoire des Trois mousquetaires, écrite en 1844, a été l’une des plus souvent mise à l’écran (Dumas père est le troisième auteur français le plus traduit dans le monde). La réalité est plus prosaïque. Nos quatre mousquetaires sont des personnages historiques, tous Gascons, mais seul D’Artagnan est véritablement connu. Charles Ogier de Batz, comte d’Artagnan, est né vers 1612 et intègre la compagnie des cadets de Gascogne vers 1633, et sert le cardinal de Mazarin. Proche du roi, il meurt en 1673 au siège de Maastricht.

Appartenant à la troupe des gardes à cheval, le corps des mousquetaires accueillait de jeunes nobles qui venaient faire leurs classes au service du roi, dont il formaient une sorte de garde rapprochée en échange d’une formation soignée.

L’exposition est marquée les 12 et 13 avril (de 10H à 18H, dans la salle Turenne du musée des Invalides) par des démonstrations de duels à la rapière, individuels ou de groupes, effectuées par une trentaine d’escrimeurs confirmés de la compagnie Cyclone… et vous pourrez même prendre une leçon particulière, comme un gentilhomme de l’époque.

 

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