Les « reconstituteurs » de l’héroïque-fantaisie
Les reconstituteurs, les purs et durs, ceux qui investissent beaucoup d’énergie, de temps et d’argent dans leurs recherches historiques et la confection de leur tenue, regardent parfois de haut les amateurs d’héroïque-fantaisie (heroic-fantasy). Cela n’est pas de l’histoire. Pourtant, tout un chacun, quel que soit notre degré d’implication dans la reconstitution historique, nous sommes capables d’apprécier, voire d’aimer passionnément, des films comme « Le seigneur des anneaux ». Comme toujours, c’est le soin apporté à la réalisation qui fait toute la différence.
En la matière, autant il existe des différences de qualité en reconstitution historique (certains passionnés n’hésiteront pas à investir des fortunes pour avoir un tissu conforme aux modèles des temps anciens, alors que d’autres se contenteront d’un coupon approchant, acheté dans le commerce), autant des différences existent également dans cette discipline de l’héroïque-fantaisie, du jeu de rôles ou du grandeur-nature. Elle aussi connaît ses puristes.
Certains costumes demandent des mois, voire des années de fabrication. Issus de l’imagination de chacun, ils n’en exigent pas moins beaucoup de réflexion, sur la forme, la couleur, l’agencement, et sur mille autres petits détails pratiques concernant la façon de les mettre, de les solidariser, de les rendre confortables. Les reconstituteurs quant à eux ne font que suivre les directives des anciens qui ont répondu à ces questions aux siècles passés. Comme vous le voyez, la tâche n’est pas moins facile.
Les quelques photos qui illustrent cet article ont été glanées sur le net, et montrent à quel point certains passionnés entreprennent un travail compliqué, qui n’a rien à envier aux costumes historiques les plus complexes. Ce constat est flagrant chez les amateurs d’armures de fantaisie. Certaines s’inspirent largement du monde des orques, des elfes et des chevaliers du Rohan, mais d’autres sont vraiment nées dans l’imaginaire de leur créateur. Un tel travail mérite le respect.
Sur ces images, nous voyons à quel point le moindre détail est pensé, le choix des matériaux raisonné, les couleurs harmonisées. L’héroïque-fantaisie est à la mode, mais ce n’est pas un univers nouveau. Le XIXe siècle adorait la mythologie, classique ou scandinave, et les artistes de l’époque, romantiques ou pré-raphaéliques, aimaient représenter ces mythes et créer des personnages magnifiquement équipés. Ces passionnés ne font que poursuivre une tradition, pour le plaisir de nos yeux.
