Les templiers : ordre religieux combattant

Il y a quelques mois nous avons évoqué l’ordre des hospitaliers. Voyons aujourd’hui le plus célèbre ordre instauré lors des croisades : celui des templiers.  Pour protéger les pèlerins en route pour Jérusalem et les lieux saints – et plus largement la chrétienté en Orient -, l’ordre du temple est fondé le 22 janvier 1129 à l’initiative du français Hugues de Payns. Son nom lui vient du fait de son installation par le roi Baudoin II dans ce qu’il reste de l’ancien temple de Salomon à Jérusalem, reconverti alors en mosquée (Al-Aqsa). Le premier nom porté par ses membres est « Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon ».

Placé sous la règle de St-Benoit (pauvreté, obéissance et chasteté), l’ordre se veut religieux et militaire, et dépend directement du pape. Il jouit en effet d’une indépendance totale vis à vis des divers pouvoirs temporels, comme le confirme le pape Honorius II qui officialise l’ordre au concile de Troyes en 1128. Les templiers étendent leur puissance durant les XIIe et XIIIe siècles, grâce à la bienveillance des grands de ce monde et aux nombreux dons faits à l’ordre, qui devient très riche et finit par s’attirer des jalousies qui le mèneront à sa perte au début du XIVe siècle, avec notamment le procès en hérésie mené contre le grand-maître, ordonné par le roi de France Philippe le Bel. L’ordre est dissout par le pape Clément VII en 1312.

Si les hospitaliers se reconnaissent à leur vêtement noir frappé de la croix pattée blanche, les templiers en revanche s’affichent en blanc, en référence aux moines cisterciens, avec une croix rouge cousue sur l’épaule gauche. Cette croix n’est adoptée que deux décennies environ après la création de l’ordre, et est peut-être au début la même croix que celle de l’ordre du St-Sépulcre, potencée, avec avec une autre croix plus petite dans chaque quartier. La forme varie ensuite, mais sans être jamais réglementée, comme le suggère l’iconographie templière. Ce manteau blanc est l’apanage des seuls frères chevaliers, issus de la noblesse. Les roturiers ne peuvent servir que comme sergents, et ne portent que la robe de bure. L’habit des templiers pouvait être repris en cas de faute grave, signifiant le renvoi du chevalier, ce que fit la papauté à la dissolution de l’ordre.

Si les frères chapelains sont tonsurés, les chevaliers ont seulement les cheveux coupés ras, et peuvent porter la barbe. Ces derniers ayant fait voeu de pauvreté, ils ne peuvent soigner leur mise, ni celle de leur monture. Pour ce qui est de l’équipement militaire, il n’y a pas de règle en la matière, et chacun s’équipe comme n’importe quel chevalier de son temps, en suivant l’évolution générale des armes offensives et défensives ; la cervelière conique faisant par exemple place au XIIe siècle au demi-heaume, puis au grand heaume au XIIIe.

En revanche, ce qui distingue l’ordre, c’est son drapeau : le gonfanon baucent (ou baussant), ce dernier terme signifiant simplement bicolore. Porté au coeur du combat et protégé par une escorte, il est le point de ralliement des templiers, et ne peut donc être abaissé. Il en existe cependant des exemplaires de rechange, au cas ou le gonfanonier venait à périr. Ce drapeau est une bande verticale de tissu, moitié blanche et moitié noire, sans que l’ordre des couleurs soit nettement défini, avec une croix rouge parfois dans la partie blanche.

 

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