L’extraordinaire destinée de Tiberius Claudius Maximus
L’Histoire et l’archéologie réservent parfois d’extraordinaires surprises… comme lorsque l’on retrouve la tombe d’une personne connue, mais uniquement au travers de textes ou de représentations iconographiques. C’est le cas de Tiberius Claudius Maximus, à la destinée peu commune…
Notre homme, originaire de Grèce du Nord, va s’engager dans la VIIème légion Claudia Pia Fidelix un peu avant les campagnes de Domitien. De simple soldat, il va être nommé quaestor equitum puis singularis lagatis legionis, deux grades qui ne nous sont connus que… par l’épitaphe de l’intéressé ! Quoi qu’il en soit, il semble bien faire partie de la cavalerie légionnaire, et sera décoré par Domitien. La suite de sa carrière est tout aussi peu classique : de légionnaire, Trajan va le nommer duplicarius dans une aile de cavalerie auxiliaire, c’est à dire second d’un décurion, l’équivalent du centurion pour la cavalerie.
Il va ensuite gagner son grade de décurion en ramenant à l’Empereur la tête du roi des Daces, en fuite après la bataille finale de la dernière guerre dacique. Et c’est justement cet épisode que nous connaissons au travers de la colonne trajanne ! On y voit un cavalier romain tentant d’arrêter le bras du roi des Daces alors qu’il tente de se suicider. Cet homme, penché sur l’encolure de sa monture, n’est autre que Tiberius Claudius Maximus…
L’histoire de la capture du roi Décébale ne nous était connue jusqu’en 1965 qu’au travers de cette représentation et des textes antiques. Quelle ne fut donc pas la surprise des archéologues, en découvrant une stèle funéraire militaire à Philippes, en Macédoine, lorsqu’il lirent l’épitaphe du soldat représenté sur la colonne trajanne.
Notre décurion finira sa carrière en Mésopotamie, aux environs de 117. Son histoire servira d’ailleurs de fil conducteur à un excellent ouvrage de Peter Connolly, « L’armée romaine, Tiberius Claudius Maximus, soldat au service de Trajan », dont sont tirées les illustrations de cet article.