L’héroïque-fantaisie… c’est historique ! (suite)

En fin de semaine dernière, nous vous avons proposé un petit article qui vous a fait réagir. Il sortait en effet un peu de notre passion commune pour la reconstitution, mais nous voulions vous montrer que les fanatiques d’héroïque-fantaisie pouvaient accomplir un travail d’aussi grande qualité que les meilleurs reconstituteurs, photos à l’appui ! Certains d’entre vous n’accrochent pas vraiment avec cette discipline du GN ou jeu de rôle, trouvant que ces personnages équipés d’armures extravagantes n’ont rien d’historiques… et pourtant ! Nous allons vous montrer qu’en des temps très historiques, des armuriers étaient particulièrement créatifs, et que eux aussi faisaient sans le savoir de l’héroïque-fantaisie.

Nous avons déjà montré dans un précédent articles des casques grotesques, par les traits du visage, parfois animalisés, avec des cornes, des hures, des défenses… Nous ne sommes pas loin des orques et autres monstres. Ces détails pouvaient être peints (voir ci-contre), ou plus souvent estampés. Cette tendance est vraies depuis l’aube des temps. Vous avez pu voir ces casques grecs par exemple, surmontés d’énormes cornes ou d’oreilles de bovins, afin d’impressionner l’ennemi.

Nous vous montrerons également dans un prochain article, les fantastiques casques de samouraïs, aux formes extraordinaires, qui nous posent la question de leur utilisation concrète. Certains devaient être difficile à garder en place. Nous sommes là dans la logique des armets de joute médiévaux, qui devaient afficher de manière claire l’identité du chevalier, dont le visage était caché pour des raisons de sécurité.

La mode des casques et des armures de fantaisie est surtout un phénomène des XVIe et XVIIe siècles, période par excellence des armures. Certains fabricants ont rivalisé d’imagination, pour rendre leurs clients extraordinaires et identifiables. Ce sont généralement seulement les heaumes qui sont ainsi travaillés, car le reste de l’armure devait obéir à des contraintes d’ordre fonctionnel, ce qui limitait les possibilités créatives. Pourtant, certains armuriers s’y sont brillamment essayés. Voyez notamment cette armure où les bras articulés imitent les manches bouffantes d’une chemise de toile de l’époque.

D’autres armures présentent des jupes très amples, pour ne pas entraver les mouvements du guerrier, tout en offrant une protection optimale. Impossible de monter à cheval avec une telle pièce cependant. Sur le modèle ci-contre, admirez également le ventail travaillé en forme de bec de coq, et le haut de l’armet surmonté d’une crête.

Bref, comme on peut le voir ici brièvement, nous sommes bien dans l’Histoire, mais le fantastique ou la science-fiction ne sont jamais loin.

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