Lorica segmentata et ceinturon… affaire compliquée !

Le légionnaire romain du début du premier siècle porte en général deux ceintures croisées : l’une supporte le cingulum – ce tablier symbole de son état de militaire – et le pugio, et l’autre son glaive.

En serrant bien les deux ceintures, elles sont bien calées sur les hanches et tiennent parfaitement en place, malgré le poids des armes et des plaques décoratives qui les ornent. Avec une cotte de maille, pas de problème.

La situation va se corser avec le port de la lorica segmentata, armure formée de lames métalliques emboîtées les unes dans les autres… et qui est de forme conique !!! Si l’on sert sa ceinture sur l’armure, elle va inévitablement glisser sous l’effet de son propre poids.

Evidemment, c’est tout sauf pratique… Rapidement, les légionnaires vont remplacer la ceinture qui porte le glaive par un baudrier qui passe sur l’épaule, mais il reste le problème de la ceinture qui porte le cingulum, qui lui doit rester devant et bien horizontal.

La seule solution que les reconstituteurs modernes ont trouvée est d’utiliser un crochet qui se fixe sur une des lames de l’armure, se faufile entre les bandes et ressort juste pour attraper la ceinture.

Ce crochet à globalement une forme de S, mais doit être cintré pour s’adapter au galbe de l’armure. La longueur est calculée en fonction de celles des bandes. Avec deux crochets, la ceinture tient parfaitement.

On voit mal comment les anciens auraient pu faire autrement, mais on ne retrouve pas franchement beaucoup de crochets de ce type en fouille – à moins qu’on ne les identifie pas pour ce qu’ils sont, ce qui est possible.

Au second siècle, le cingulum disparaîtra progressivement, ce qui résoudra définitivement le problème !

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