« Mademoiselle d'Armentières », ça se chantait, maintenant ça se visite

« Mademoiselle d’Armentières », ça se chantait, maintenant ça se visite

Mademoiselle d’Armentières… ça vous dit peut-être quelque chose ? Une chanson en effet, interprétée par Line Renaud. Mais avant cela, il y a une histoire vraie, celle d’une serveuse d’un estaminet d’Armentières (qui en comptait pas moins de 211 à l’époque), non loin de Lille, qui apporta du réconfort et donna du courage aux soldats britanniques qui s’étaient installés là en 1914, à 2 km du front. Elle s’appelait Marie Lecocq, immortalisée sous le surnom de Mademoiselle from Armentières.

Ce surnom lui vient après une gifle qu’elle administra à un soldat trop familier. Un officier présent fit une chanson de cet incident, sur un air de musique militaire du XVIIIe siècle. Le succès fut tel qu’elle devint la marche des troupes du Commonwealth durant la Grande Guerre. La légende était née. Dans la cour de l’hôpital de la ville, une statue fut édifiée à sa mémoire par d’anciens soldats, et Line Renaud, l’enfant du pays, reprendra la chanson dans les années 50.

L’histoire ne s’arrête pas là, car depuis quelques années un lieu est né en plein coeur historique d’Armentières, qui a repris ce nom qui collait magnifiquement à son concept unique. Derrière une belle façade rétro se cache en effet « une galerie d’histoire vivante » qui vous transporte en 14-18, dans l’ambiance d’un estaminet typique de l’époque. C’est un lieu d’exposition, de rencontre et de partage, un peu un musée, un café bien sûr, pensé, reconstitué et tenu par une association d’une trentaine de passionnés français et étrangers.

Vous pouvez y déguster un thé et un bout de gâteau, ou une bière, et vous sentir dans la peau d’un soldat britannique qui venait ici trouver un peu de chaleur avant de remonter au front. Un espace est dédié à des expositions qui changent régulièrement, avec des objets ou des costumes d’époques, venant de musées, de collections privées ou d’associations. On découvre aussi un salon, où l’on peut passer un moment à consulter des livres ou accéder à un poste informatique pour faire un peu de généalogie pour partir sur les pas d’un ancêtre mobilisé disparu dans le secteur, avec l’aide de bénévoles. Les demandes sont nombreuses en cette période de commémoration.