Panier ou quillon ? Appelons la garde !!!

Vous aimez les épées, les rapières et les sabres  ? Bravo, nous aussi. Mais vous êtes vous déjà posé la question de savoir pourquoi les gardes de vos armes préférées ont les formes que vous connaissez ? Bien sûr, et la réponse n’est pas simple…

Commençons par l’antiquité. A l’époque grecque, l’épée, ou xyphoi, a une garde perpendiculaire à la poignée, à peu près de la largeur du fourreau. Elle sert sans doute seulement à empêcher la main de glisser lors d’un coup d’estoc, et a sa principale fonction est d’assurer la prise du guerrier.

A l’époque romaine, mais aussi lors du haut Moyen-Age, ce ne sera pas bien différent.  La garde est souvent en bois ou corne, et l’on voit bien qu’elle n’est pas destinée à arrêter des coups violents. Le modèle ci-contre, un glaive romain de type Pompéi, le montre bien. La garde délimite simplement la poignée, sans plus.

Ce ne sera qu’à partir du tournant de l’an 1000 que l’on verra les épées se doter de larges et long quillons, métalliques, dont la fonction laisse bien moins de doutes. Leur taille et leur résistance montre qu’il servent à bloquer les lames adverses, lorsqu’elles glissent sur la la lame du combattant.

A partir du 16ème siècle, la garde va devenir plus englobante, pour protéger la main du combattant. Les premiers modèles sont les Reitschwert, à mi chemin entre l’épée et la rapière, mais dotés de branches embryonnaires pour mieux protéger la main. Avec les rapières, cette évolution sera achevée : de nombreuses branches sont présentes, tout comme les quillons qui protègent la main. Cette forme connaitra deux variantes principales : la garde à branches, élégante et légère, et la garde en coupe, qui protège la main d’une coupe en métal.

Cette dernière présente l’avantage d’arrête la pointe si un coup de pointe vient directement sur la main de l’adversaire. Une garde à branches ne protégera que très peu la main en de tels cas.

Cette garde, très imposante, nécessite que l’arme soit portée presque à l’horizontale, afin que la garde ne gêne pas les mouvements du combattant, ou même simplement la marche, ce qui donne au soldat cette allure si caractéristique.

Il va falloir attendre les guerres du XVIIIème et surtout le Premier Empire pour voir une nette différenciation dans les épées et sabres. Les modèles de cavalerie vont conserver une garde imposante, soit avec une coquille, soit avec plusieurs branches recouvrant la main. Il faut dire que le sabre va surtout être porté à cheval, suspendu sur le côté. La garde ne gêne donc pas le soldat.

Pour l’infanterie, une seule branche protégera la main, et il en ira de même pour les officiers en service monté. Clairement, c’est le confort que l’on recherche. L’arme au côté, la garde toute entière est plate, et ne gêne pas. Le bras peut passer librement sur la garde sans être arrêté. Certains sabres de cavalerie, comme ceux des chasseurs, reprendront ce concept. L’arbitrage entre protection et confort n’aura jamais été aussi vrai !

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