Poser un rivet… c’est indispensable !

Lorica segmentata, epauleToutes les armures de plates ont un point commun : elles sont formées de plaques de métal, et tout ou partie de celles-ci sont fixées sur des sangles ou armatures de cuir. Dans le cas d’une armure segmentée romaine, ce sera le cas de toutes les pièces. Sur une armure quinzième, ce mode de fixation sera plutôt réservé aux spallières et aux jambières, mais il existera toujours. Et bien sur, ces sangles sont fixées aux plaques de métal… par rivetage.

Quiconque porte régulièrement une armure sait que les sangles sont soumises à de fortes sollicitations, et qu’inévitablement elles vont vieillir, s’user, et devoir être remplacées. Poser un rivet n’est pas une opération particulièrement compliquée, mais il faut tout de même savoir comment s’y prendre…

Types de rivetsLa première étape consiste à trouver les rivets. De nos jours, vous ne trouverez facilement que des rivets tubulaires, en acier laitonné ou nickelé et formés de deux parties. Bien évidemment, ils sont loin d’être crédibles et surtout… sont repérables au premier coup d’oeil par un reconstitueur averti. Ils sont en fer laitonné, et finissent de plus par rouiller.

La solution idéale consiste à utiliser des rivets en laiton massif. Idéalement la tête sera légèrement aplatie, ce qui est plus historique, et non pas formée d’une demi-boule. Il vous faudra ensuite impérativement une rondelle métallique, pour placer derrière le rivet. Absolument indispensable quand on rivette sur une sangle de cuir (le cuir est pincé entre la tête du rivet et la rondelle), elle est tout aussi utile lorsque l’on rivette des pièces de métal. Il faut en effet penser au jour ou il faudra, pour une réparation, enlever le rivet : la seule solution consiste à meuler la partie écrasée du rivet, ce qui abime nécessairement la surface sur laquelle celle-ci se trouve. Mieux vaut en ce cas qu’il s’agisse d’une rondelle que de votre pièce d’armure !
Vous pouvez aussi utiliser des rivets en cuivre, mais fuyez les rivets acier. Vous n’arriverez en effet pas à les mater, sauf à travailler à chaud…

Une fois votre rivet en place, sectionnez à la pince la partie de la tige qui dépasse. Ne coupez pas trop ras, laissez un mm environ avant la coupure. La pince coupante laissera une arête de forme triangulaire. Il vous faudra ensuite frapper cette arête avec votre marteau, perpendiculairement à l’axe de l’arête. Commencez par de petits coups secs, et vous verrez progressivement l’arête s’aplatir, en forme d’amande, et le rivet recouvrir la rondelle.

Ce ne sera que lorsque le métal du rivet aura bien débordé tout autour que vous pourrez envisager de frapper plus fortement, avec la partie carrée du marteau, pour éliminer toutes les arêtes restantes susceptibles de griffer les textiles et cuirs.

Voila, c’est fait… Comme tout geste manuel, vous n’y arriverez évidemment pas du premier coup, mais une fois la dizaine d’essais faite, vous serez au point. N’oubliez pas les deux clés de la réussite du rivettage : une rondelle, et frappez perpendiculairement à l’arête formée par la coupure de la tige du rivet. Plus le matériau « pincé » par le rivet sera mou, plus il faudra donner des petits coups de marteau, pour éviter que la tige ne plie.

A vos rivets ! Vous en trouverez notamment en visitant les pages suivantes : http://www.armae.com/fournituresgenerales/rivet_a_mater_laiton.htm

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