Pourquoi le fantassin a-t-il donc une épée aux 18ème siècle ?
A la renaissance et aux temps modernes, le soldat porte toujours l’épée… Les réformes de Louis XIV vont doter l’armée française de beaux uniformes, et l’on va voir apparaitre les premières épées réglementaires.
L’épée de fer qui était peu ou prou la norme cède la place à l’épée à garde moulée en laiton, dont la forme est assez inspirée de celle des épées d’officier. Les fusilier vont être dotés d’une épée forte à lame assez large, de 3cm, qui mesurera près de 90cm jusqu’en 1760. La garde est formée de deux pièces pleines, caractéristiques. Dans le même temps, les grenadiers porteront le sabre, qui les distinguera du reste de la troupe, corps d’élite oblige.
L’épée va s’affiner, mais va rester en service dans l’armée française. Elle dotera par exemple les compagnies franches de la marine en nouvelle France. Au premier Empire, l’armée adoptera le sabre briquet. Cette arme blanche sera plus courte, et sans doute plus pratique d’utilisation. A la restauration, puis sous le second Empire, les fantassins seront toujours dotés d’une arme blanche, mais le glaive va remplacer le briquet.
Mais au fond, à quoi sert donc cette arme ? Vous répondrez immédiatement : et bien au combat au corps à corps. Pour autant, le soldat du XVIIIème est doté d’un fusil, et si on les observe bien, on voit que le fusil n’a pas de bretelle… Seuls les grenadiers on ont une, pour leur permettre de lancer la grenade, et elle ne se généralisera qu’avec le 1766 ! Du coup, pour se servir de son épée, le fantassin doit abandonner son fusil, ce qui est pour le moins contraire au règlement. Lors des charges, le soldat préférera sa baïonnette au sabre, et l’on ne voit quasiment aucune iconographie du 18ème ou 19ème montrant des fantassins combattant à l’épée ou au sabre.
Alors, que penser ? L’épée, puis le briquet, sont-ils avant tout des symboles du statut du combattant, plus que des objets utilitaires ? Servent-ils avant tout d’objets utilitaires au bivouac, et pas en combat ? Si vous avez la réponse… elle est la bienvenue !