Reconnaitre une lorica segmentata…

Bien des armures étaient utilisées par les légionnaires romains, mais il en est une que tout le monde connait, c’est la lorica segmentata, la fameuse armure à segments, qui cotoyait sur les champs de bataille les cottes de mailles, les armures à écailles, les thorax inspirées des cuirasses grecques, voire des modèles exotiques, comme une armure en peau de crocodile, visible au British Museum.

Depuis les premières découvertes, dans les années 70, on en retrouvé de nombreuses, mais sont toujours rattachées aux grandes familles définies au siècle dernier. Pour savoir, rien de plus simple, il faut regarder les attaches qui lient les pièces entre elles…

Sur le modèle de type Kalkriese, qui apparait autour de l’an zéro, les bandes protégeant le torse et l’abdomen sont reliées aux épaulières par des sangles et des boucles, toutes simples, comme sur la reconstitution ci-contre.

 

Les efforts et contraintes sur ces sangles vont amener des modifications, qui apparaissent sur le type dit Corbridge A : les bouts des sangles sont pris dans des charnières articulées, ce qui évite qu’elles ne se déchirent, et surtout rend le changement plus simple : plus besoin de dé-rivetter les sangles, puisque la fixation sur la tôle est en métal.

 

Le problème reste, car les sangles frottent sur le bout des plaques des épaules, et finissent par se rompre. Sur le modèle Corbridge B, les sangles sont remplacées par des crochets, ce que l’on voit bien sur la photo à droite. Ce n’est plus vraiment réglable, mais cela tient mieux…

Notez que l’on voit de temps à autre des joncs en laiton autour des plaques : on va en trouver sur tous les types, et cette pièce décorative ne semble pas être l’apanage d’un modèle donné.

 

Plus tard, la segmentata se simplifie avec les types Newstead (le modèle à gauche est un type Carlisle). Le nombre de bandes pour le ventre baisse, et les crochets se généralisent : plus de lacets, mais anneaux et goupilles pour les pièces de l’abdomen.

Et voilà… c’est simple en fait. Chaque nouvelle trouvaille nous montre en pratique que tout était possible à l’époque des Césars, mais on arrive toujours plus ou moins à rattacher les armures à une grande famille…

Be Sociable, Share!