Reconstitution Antiquité tardive à Marles

C’est un leitmotiv que l’on entend régulièrement en reconstitution antique : le Bas-Empire est le parent pauvre, trop souvent oublié dans les rassemblements. Le musée de St-Romain-en-Gal les invite pourtant chaque année depuis 12 ans, mais rares sont les musées à les faire venir, partant du principe que cette période est moins connue des spectateurs et que cela risque d’attirer moins de monde. Il est vrai que le visiteur lambda accrochera souvent plus facilement aux reconstitutions de légionnaires romains avec leur cuirasse segmentée et le grand bouclier rectangulaire en forme de tuile. Dommage, car l’Antiquité tardive est aussi intéressante que le Haut-Empire, et une des vocations de la reconstitution n’est-elle pas justement de faire découvrir aux profanes de nouvelles facettes de leur histoire ?

Rendons donc à César ce qui appartient à César… ou pour mieux dire à Dioclétien, Constantin, Julien, et consorts… Bien connu des reconstituteurs, le site de Marles, en Picardie, organise régulièrement des rassemblements de troupes. Cette année, le Bas-Empire romain était justement à l’honneur, avec quelques débordements toutefois sur la période du Haut-Moyen-Âge ; recherche d’effectifs oblige.

Le résultat était plus que spectaculaire. Différentes troupes venues de France, comme les Ordalie ou Herculiani, qui sont parmi les meilleures qui soient, étaient de la fête, mais d’autres associations venaient de toute l’Europe : d’Angleterre, d’Allemagne, d’Espagne, des pays de l’Est, etc.

Le nombre de reconstituteurs présents a permis l’organisation de batailles d’un grand réalisme : Romains d’un côté, barbares de l’autre. Pour les premiers, les unités étaient distinguées par les décorations des boucliers, empruntées à un document exceptionnel qui a été sauvegardé à travers les âges : la Noticia Dignitatum (la Notice des Dignités), et qui répertorie (presque) tous les épisèmes des troupes romaines. Une mine d’or pour les reconstituteurs de cette époque.

La cavalerie était bien représentée, avec des cataphractaires de l’association des Portes de l’Histoire, mais aussi le célèbre groupe britannique Comitatus, dont les équipements sont de toute beauté. D’autres cavaliers venaient de Hollande.

Espérons que ce type de rassemblements mettant en scène des périodes moins connues et boudées par les organisateurs d’événements continueront d’exister, et nous feront découvrir une autre histoire.

Les photos qui illustrent cet article proviennent des troupes ou des organisateurs, pêchées sur le net.

 

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