Reconstitution du glaive romain, type Fulham

Après l’article pour déterminer le meilleur côté pour porter le glaive, voyons aujourd’hui de plus près l’un des modèles les plus élégants et les plus emblématiques de l’armée romaine, à savoir le glaive type Fulham. Il suit dans l’histoire le glaive type Mayence (qui lui même remplaçait le modèle hispaniensis), et il précède le type Pompéi.

Pourquoi ce nom ? Tout simplement parce que l’artefact éponyme a été retrouvé à Fulham, en Angleterre, dans la banlieue ouest de Londres, plus précisément dans la Tamise. L’artefact est aujourd’hui exposé au British Museum de Londres depuis 1883. L’arme n’était pas complète au moment de sa découverte. La soie était cassée, et il manquait donc la poignée (ajoutée à partir d’autres éléments archéologiques sur la photo ci-contre), et le fourreau était aussi incomplet, car deux plaques étaient manquantes.

Ce qu’il reste de la lame et du fourreau ont la même longueur : 56,3 cm. Question typologie, le glaive Fulham appartient à une série baptisée « Mayence », car des modèles de référence ont été retrouvés dans cette ville allemande. Ce dernier se caractérise par une lame large et une longueur moyenne de 50-60 cm. Elle est de forme pisciforme (en forme de poisson) : elle s’étroitise en effet au premier tiers de sa longueur, puis s’élargit de nouveau et se termine en une longue pointe acérée représentant un tiers de l’arme.

Le modèle Fulham reprend globalement cette même forme, mais de manière moins prononcée et plus anguleuse. Comme le montrent les photos ci-jointes. De fait, elle prépare le changement qui va s’opérer avec l’adoption du modèle Pompéi, vers les année 40-50 de notre ère. Désormais, les bords seront parallèles. La conquête de l’Angleterre débutant en 43 apr. J.-C., nous avons là un indice très intéressant pour connaître l’armement du soldat romain sous le règne de l’empereur Claude.

La décoration des glaives « Mayence » (et Fulham) est généralement très riche. Les fourreaux tapissés de plaques estampées (faites parfois en série) sont parmi les plus beaux. Celui-ci montre sur la plaque supérieure un cerf attaqué par deux chiens au milieu d’arbres, avec Romulus, Remus et la louve en-dessous. La grande plaque possède un décor floral, avec des oiseaux et des papillons, ainsi que des lièvres dans les coins inférieurs.

Il est possible, mais pas certain, que les espaces entre ces deux plaques aient été également recouverts de plaques repoussées. Celles-ci sont façonnées dans une tôle de mélange cuivreux. Comme sur notre reconstitution, les décors pouvaient être totalement ou partiellement argentés ou étamés pour mieux faire ressortir les détails.

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