Reconstitution et utilisation d’un bélier

Après vous avoir montré une reconstitution de baliste romaine la semaine dernière, voyons aujourd’hui celle d’une autre machine aussi emblématique de la poliorcétique antique ou médiévale : le bélier. Le principe est le même que la dernière fois  : une bande de fous furieux anglo-saxons qui décide de s’amuser à reconstruire une machine de guerre et de la tester pour en comprendre le montage et le pouvoir destructeur. Le résultat est spectaculaire… comme d’habitude, film à l’appui !

Motivés par l’histoire du siège de Massada par les légions romaines, notre équipe se lance dans l’aventure. En 73-74 de notre ère, les zélotes qui mènent la vie dure à leurs compatriotes autant qu’à l’occupant romain, se réfugient dans la forteresse de Massada en Judée, construite par le roi Hérode, et jugée inexpugnable. C’est mal connaître l’opiniâtreté des Romains qui vont édifier une rampe gigantesque pour tracter (et non pousser) une tour de siège munie d’un bélier, le long des murailles. Celui-ci brisera les murs, permettant aux légionnaires de pénétrer dans la place. L’histoire, devenue légende sous la plume de Flavius Joseph, dira que les défenseurs se sont suicidés avant leur arrivée, pour ne pas être jetés en servitude, mais en réalité, il y eu sûrement un combat.

Cette épopée a été également romancée par Ernest K. Gann et a donné lieu à une superbe série télévisée avec Peter O’Tool dans le rôle du général romain Flavius Silva, et avec Peter Strauss dans celui du chef juif Eléazar. Le film a été tourné sur les lieux même de l’action. Ci-dessus une image des vestiges de la rampe d’accès construite par les Romains, et ci-contre, une autre montrant la tour d’assaut munie de son bélier telle qu’elle a été reconstituée pour le film (on observe le système de roues crantées pour modifier l’assiette de la tour).

Le bélier est une énorme poutre suspendue à une armature par des chaînes ou des cordes, à laquelle une dizaine d’hommes au moins imprime un mouvement de balancier pour lui donner de la vitesse. L’extrémité de la poutre est parfois munie d’une tête métallique pour lui donner plus de résistance aux chocs. Celle-ci est parfois décorée en tête de bélier : animal connu pour ses charges à coups de tête et de cornes. L’illusion est claire. La structure est généralement recouverte de planches et de peaux d’animaux fraîchement écorchées pour mettre à l’abri les hommes qui actionnent le bélier des flèches et autres projectiles lancés du rempart, mais aussi garantir le bois contre l’incendie.

Cette reconstitution a été menée au Maroc, avec l’aide d’ingénieur de l’académie militaire américaine de West-Point. Nous vous laissons regarder ces courtes vidéos. Le montage est dans le 4e épisode, et l’utilisation en situation dans le 5e. Notons que les constructions en arrière du mur explosent avant que le mur lui-même ne cède. Notons également la joie enfantine de nos apprentis destructeurs et l’amusement des ouvriers marocains. Nous sommes tous de grands enfants…

http://www.youtube.com/watch?v=PY7B32Q9HXE

http://www.youtube.com/watch?v=L91Eatki_5M

http://www.youtube.com/watch?v=b4ef4RThC1E

http://www.youtube.com/watch?v=WuMmiVYNg3M

http://www.youtube.com/watch?v=MkgwmAeYP6w

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