Reconstitution…. Ho, Misère !

D’habitude, les personnes qui se lancent dans la reconstitution choisissent une époque et un rôle qui leur conviennent et qui les mettent en valeur. Avant chaque manifestation, elles bichonnent leur matériel, lavent leurs habits, graissent leurs chaussures, etc. Aujourd’hui, nous allons vous montrer exactement l’inverse.

Nos amis anglais ne font rien comme tout le monde, et souvent nous avons de quoi admirer leur originalité. Un groupe intitulé « Ragged Victorians » s’applique a recréer de la manière la plus fidèle possible les années 1840-1850, durant l’ère victorienne admirablement brossée par Charles Dikens, entre autres. « Appliquer » est un verbe un peu étrange dans ce contexte, car il ne s’agit pas d’être le plus beau en l’occurrence, mais bien le plus authentique, ce qui signifie ici le plus pouilleux.

En effet, le thème choisi par ce groupe est la classe populaire, dans ce qu’elle a le plus souvent de plus misérable. Nous ne sommes pas dans la caricature. Les conditions de vie étaient très rudes dans les bas quartiers de Londres et des autres cités industrielles de l’Angleterre à cette époque. Beaucoup survivaient par de petits métiers, la mendicité, le vol, la prostitution.

Les membres du groupe Ragged Victorians sont sans concession avec la vérité historique et sociologique, mais aussi avec eux-mêmes. Leurs habits sont crasseux et rapiécés, leurs mains, leurs pieds et leurs visages sont souillés (certains marchent pieds nus), leur teint est cireux de la maladie et de la malnutrition, leur yeux sont rouges, leur peau portent les marques d’infections, leurs dents sont jaunes et abominablement gâtées.

Il faut une bonne dose de maquillage pour parfaire l’illusion. Cet aspect des choses est bien souvent négligé par les reconstituteurs des autres époques, alors que vivre dans l’Antiquité ou au Moyen-Âge laissait aussi des traces sur les corps et les visages des classes populaires. Les photos ci-contre témoignent de l’extraordinaire réussite visuelle dans le rendu de ces hommes et de ces femmes de tous âges, mais aussi d’enfants qui donnent encore plus d’authenticité à la reconstitution de cette basse société victorienne.

Le groupe se produit sur des sites victoriens pour témoigner de la vie des Anglais à cette époque, qui était loin d’être rose, comme on peut le voir, mais intervient aussi dans la rue, au milieu des passants, sur les places et les marchés, jouant des scénettes plus vraies que nature. Coup de chapeau (haut-de-forme, of course !)

Pour en savoir plus :

http://www.raggedvictorians.co.uk/

https://www.facebook.com/Ragged.Victorians

 

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