Reconstitutions du Ier Rgt de Chevau-Légers lanciers polonais

La semaine dernière nous vous avions fait découvrir le film « Cendres », du réalisateur Andrzej Wajda en 1965, adapté du roman de Stefan Żeromski. Il nous paraissait assez logique de vous montrer aujourd’hui quelques belles reconstitutions de ces lanciers polonais que nous voyons charger dans le film à la bataille de Somosierra, durant la guerre d’Espagne.

Les Polonais ont toujours été de magnifiques cavaliers. Napoléon est très impressionné par la tenue de la garde d’honneur issue de la noblesse qui lui présente les armes quand il entre à Varsovie en décembre 1806, et décide alors d’intégrer la troupe dans son armée. L’organisation de l’unité est confiée à Berthier. Elle sera commandée par Wincenty Krasiński. Après la bataille d’Eylau, les effectifs sont renforcés et le régiment est créé.

Par décret du 6 avril 1807, le régiment comptera 1000 cavaliers répartis en 4 escadrons, et il est intégré directement dans la Garde et cantonné au château de Chantilly. Chaque cavalier finance sont équipement. Leur première affectation est l’Espagne, mais le régiment n’y sera au complet que fin 1808. Durant cette campagne, les chevau-léger polonais vont s’illustrer par maintes actions d’éclat, au cri de « Vivat Cesarz ! » (Vive César, ou « Vive l’Empereur »).

Ces fringants cavaliers sont surtout connus comme lanciers. Or ce n’est qu’après la bataille de Wagram, les 5 et 6 juillet 1809, durant la campagne d’Autriche, que la lance leur est attribuée. Au cours de l’engagement, ils sont opposés aux uhlans de Schwarzenberg (majoritairement polonais aussi), qui sont équipés de la lance, mais qu’ils jettent pour se servir de leur sabre. Après les avoir mis en déroute, nos chevau-légers ramassent ces lances et s’en servent avec brio, car l’usage de la lance est traditionnel en Pologne. Mais il faut encore une démonstration devant Napoléon pour que celui-ci soit convaincu de son efficacité et valide cette adoption. Le régiment prend désormais  le nom de « chevau-légers lanciers polonais » ou « lanciers polonais ».

Le régiment fait encore des siennes en 1812, durant la campagne de Russie, notamment face aux cosaques. Entré en Russie avec 1 109 cavaliers, le régiment ne compte plus que 437 soldats et 257 chevaux à la fin de la campagne. Le régiment est réorganisé pour la campagne d’Allemagne, avec les débris d’autres régiments. Il s’illustre encore durant la campagne de France en 1814.

Après l’abdication de l’Empereur, les cavaliers regagnent la Pologne, mais une centaine d’entre eux accompagnent Napoléon sur l’île d’Elbe. Ce sera « l’escadron Napoléon ». En 1815, les Polonais reprennent du service, jusqu’à Waterloo où ils sont amalgamés aux lanciers rouges (2e régiment). L’escadron est définitivement dissous le 1er octobre 1815, et ses éléments sont intégrés dans l’armée russe.

Nous reviendrons ultérieurement sur leur splendide uniforme, et notamment sur leur coiffure traditionnelle : la chapska. (toutes ces photos sont issues du net).

 

 

 

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