Reconstitutions d’une moissonneuse gallo-romaine

Plusieurs fragments de bas-reliefs trouvés à Trève (Allemagne), Arlon (Belgique), à Reims, montrent une invention gauloise tout à fait ingénieuse, et que l’on appellerait de nos jours une « moissonneuse ». Les Romains lui donnaient le nom de « vallus », et nous en possédons plusieurs descriptions sous les plumes de Pline l’Ancien et de Palladius. Aujourd’hui, plusieurs de ces moissonneuses ont été reconstituées et testées.

Il n’est un secret pour personne que les Gaulois étaient fort ingénieux, et ont surpassé leurs conquérants romains dans bien des domaines, comme dans la métallurgie du fer, l’élevage, mais aussi l’agriculture. A une époque où les moissons se faisaient à la main et à la faucille, cette invention est tout à fait révolutionnaire.

Si les descriptions des auteurs latins sont techniques, pour ne pas dire obscures, les bas-reliefs sont en revanche très évocateurs. La machine est d’une conception fort simple finalement. Elle est formée d’une caisse montée sur deux roues, ouverte sur un côté, où dépasse une sorte de grand peigne en bois.  De l’autre côté, elle se prolonge par deux brancards qui permettent d’atteler un bœuf ou une mule.

L’animal, qui se doit d’être docile, et qui peut être guidé par un homme, avance au milieu du champ. Les épis de blé se coincent entre les dents du grand peigne, s’arrachent de leur tige et vont glisser au fond de la caisse. Visible sur l’un des monuments, un autre paysan participe à l’opération à l’aide d’un outil de bois et tasse le grain au fond de la moissonneuse.

Plusieurs reconstitutions ont été faites récemment, notamment par la troupe gauloise Teuta Arverni. On a pu également en voir en action aux musées de Malagne ou de Samara. Ces expérimentations, qui touchent à un domaine peu couru de la reconstitution historique (l’agriculture), témoignent d’une façon très originale de la vie de nos ancêtres.

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