Richard III Plantagenêt retrouvé !

Richard III est surtout connu au travers de l’oeuvre de Shakespeare qui n’en dresse pas un tableau très flatteur… Il est aussi le dernier d’une dynastie, celle des Plantagenêts, et n’a clairement pas bénéficié de la publicité de ses successeurs, les Tudors…

Au 16ème siècle, la guerre civile fait rage en Albion, opposant les partisans de la maison royale d’York et de celle de Lancastre. Les emblèmes de protagonistes étant une rose blanche pour York et une rose rouge pour les Lancastre, elle sera connue sous le nom de la guerre des deux roses, un bien joli nom pour une période plutôt cruelle.

En 1460, le sort des armes sourit à York, et Edouard IV va monter sur le trône. Richard va le supporter fidèlement durant tout son règne. En 1483, Edouard meurt, laissant un fils, Edouard V, sous la garde de son frère cadet nommé Protecteur de l’Angleterre. La situation se corse, car Richard oeuvre pour faire invalider la filiation du jeune roi, ce qui lui permettra d’obtenir la couronne sous le nom de Richard III. Peu après, ses neveux vont être assassinés, ce qui sera l’origine de sa sinistre réputation. A peine trois ans plus tard, Richard III sera défait et tué à la bataille de Bosword field, et la couronne passera aux Tudors.

Mort les armes à la main, enterré dans un monastère voisin, le corps du roi était sensé avoir disparu dans la tourmente des siècles suivants, lorsque le monastère a été désacralisé… C’était sans compter sur la ténacité de la « Richard III society », qui se consacre depuis 1924 à l’histoire du monarque, et qui a réussi à convaincre les autorités à fouiller le site du monastère en question.

Et là, surprise, un squelette d’homme va être dégagé sous une place de parking. L’âge correspond, la datation au carbone 14 aussi et il présente une forte déformation de la colonne vertébrale, comme le roi. Il porte des traces de blessures non cicatrisées par arme blanche, indiquant une mort violente, une partie du crâne ayant été emportée par un coup d’épée. La sépulture semble hâtive, il n’y a pas de cercueil, et le corps a probablement subi plusieurs humiliations après sa mort.

Aussitôt, les fouilleurs vont tenter de valider qu’il s’agit bien de Richard. Pour cela, rien de plus simple… Nos enquêteurs ont identifié une descendante de la soeur du roi, qui vit aujourd’hui au Canada…et son fils vit quant à lui en Angleterre. L’analyse de l’ADN de ce lointain neveu et de celle du squelette est claire : ils sont parents. Quelques temps plus tard, sur la base de l’ensemble des indices récoltés en fouille, l’université de Leicester annoncera qu’il s’agit bien de Richard III.

Cette étonnante histoire ne s’arrête pas là… munis du crâne, les membres de la Richard III society vont demander à des spécialistes en identification crânienne de l’université de Dundee de reconstruire le visage du roi défunt… et ce portrait a été présenté au public pour la première fois le 5 février dernier.

Par une curieuse coïncidence de l’Histoire, à peu près au même moment, on identifiait en France la tête du roi Henri IV, perdue depuis la révolution…

 

 

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