Robinson au IXe siècle

Tout le monde ne se pose par forcément ce genre de question… Mais un groupe de reconstitution russe se l’ait du moins posée : « Comment leurs ancêtres du Moyen-Âge supportaient-ils l’hiver russe ? ». Pour y répondre, quoi de mieux que de désigner l’un de ses membres pour le vivre dans les mêmes conditions qu’au IXe siècle… pendant huit mois. Cette expérience inédite s’est passée en 2013, à une 60e de km de Moscou.

« L’heureux élu » se nomme Pavel Sapozhnikov. Il a renoncé à tout ce qui fait de lui un homme moderne : l’électricité, internet, le chauffage central, etc., afin de retrouver au mieux les sensations d’autrefois (dans certaines régions de Russie, loin de tout, c’est pas si dépaysant que ça). L’hiver accentue l’absence de tout élément de confort, et c’est la raison pour laquelle cette expérience, baptisée « seul dans le passé », s’est focalisée sur cette saison froide. En outre, elle rend plus difficile la survie d’un homme en raréfiant ses ressources.

Ce n’est évidemment pas l’hiver de chez nous. Les températures négatives en Russie sont impressionnantes. Pavel n’était pas habitué à ça, ni endurci comme ses ancêtres, et pourtant il a relevé le défi. Pour se faire, il s’est beaucoup documenté au préalable et a acquis un certain nombre de compétences pour y faire face. Son nouveau cadre de vie était une ferme soigneusement reconstituée avec l’aide d’archéologues.

La structure centrale était un bâtiment rectangulaire composé de trois pièces. Celle du milieu faisait office de pièce à vivre, avec une petite cuisine et une couchette. La deuxième était une zone de stockage, où n’ont été entreposées que des variétés de céréales connues au  IXe siècle. La troisième pièce servait d’étable. Pour seule compagnie, Pavel avait plusieurs chèvres et des poules, pour avoir du lait frais et des oeufs. La ferme comprenait en outre  un four à pain, un fumoir pour la viande et le poisson et un grenier à foin. Et il y avait aussi un espace de stockage pour les aliments périssables.

Les règles de la ferme étaient strictes. Seuls d’authentiques outils étaient mis à sa disposition. Les quantités de nourriture récoltée furent volontairement limitées, pour l’obliger à trouver d’autres sources de subsistance, notamment la chasse, la pêche et la cueillette. Son programme journalier était immuable : réveil, vérification du bétail, traire la chèvre, couper le bois, puiser de l’eau, isolé, chasser, se nourrir…

Entorse à la règle 100% médiévale : photographier une journée ses expériences de survie. Une fois par mois, un médecin venait le voir, ainsi que le responsable du projet pour vérifier ses progrès. Le reste du temps, il était complètement seul. Aucune échappatoire, sinon une raison sérieuse mettant sa vie en danger. Une grippe ou une entorse n’en faisait évidemment pas partie. Maintenant on attend le retour des scientifiques qui doivent analyser les résultats obtenus. Une publication en français serait souhaitable, mais ne rêvons pas trop.

ici une vidéo de présentation.

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