Un livre de reconstitution sur les poilus de 14-18

Les éditions Errance (Actes Sud) ont l’habitude depuis 10 ans de nous offrir des ouvrages traitant de l’histoire de nos illustres Anciens, à travers la collection « HISTOIRE VIVANTE ». L’originalité de ces livres est de s’appuyer entièrement sur la reconstitution pour assurer l’illustration. En cette année de centenaire de la bataille de Verdun ou de la Somme, ce dernier opus est consacré aux poilus de la Grande Guerre.L’auteur s’appelle Christophe Fombaron, et il n’est pas un inconnu dans le milieu. Passionné, collectionneur, reconstituteur à ses heures, il se fait un devoir de partager et d’enseigner. Ce livre est une pierre de plus à son édifice pour la mémoire. Richement illustré et documenté, cet ouvrage esquisse une galerie de portraits emblématiques de cette “première guerre moderne” : fantassin, aviateur, tankiste, artilleur, zouave, infirmière, officier, etc., sans oublier une série d’encadrés thématiques qui nous en apprend davantage sur le fusil Lebel, le masque à gaz ou encore le paquetage et son contenu. Ce livre est une bible.

On a d’abord parlé de la stratégie, des batailles et de l’héroïsme des hommes. Puis l’intérêt des historiens et du public s’est arrêté sur l’horreur du conflit et sur les misères endurées par le combattant. Ce livre se focalise aujourd’hui sur ce qui a fait de ce dernier une icône : le “poilu” à la silhouette légendaire dans son uniforme bleu horizon, le meilleur soldat du monde à l’époque.

Dans le but de mieux l’aider à combattre et à survivre, cet uniforme et son équipement ont considérablement évolué en quatre années, le faisant passer du XIXe au XXe siècle. Cette réforme va toutefois se révéler chaotique, et ce n’est qu’à partir de 1917 – après trois ans de tâtonnements et d’ajustements permanents – que l’aspect du poilu sera à jamais fixé. La mode aura son mot à dire dans ce processus, des codes s’instaureront pour marquer la hiérarchie et des couleurs, ainsi que des accessoires, viendront distinguer les armes.

En effet, il n’y eut pas que des fantassins, provenant de France ou des colonies, mais également des cavaliers devenus tankistes, des aviateurs, des spécialistes du génie, des artilleurs… tous reflétant le “progrès” de ce siècle naissant. Et ce progrès fera un bond spectaculaire durant le conflit même si ce sera, dans un premier temps, au détriment de tous ces combattants.

Be Sociable, Share!