Une reconstitution effrayante de la bête du Gévaudan

Aujourd’hui, c’est d’une reconstitution inhabituelle dont nous allons parler. Il ne s’agit pas cette fois d’un bel uniforme ou d’une arme, mais d’un animal : la fameuse bête du Gévaudan qui défraya pendant plusieurs années la chronique sous le règne de Louis XV, en tuant plusieurs centaines de personnes. Des uniformes et des armes, il y en a pourtant beaucoup dans cette histoire, car le roi envoya ses soldats en Lozère pour la débusquer, avec ses meilleurs chasseurs, dont François Antoine, son porte-arquebuse, qui apparemment tua la bête en septembre 1765. Malheureusement, des paysans continuèrent d’être attaqués. La vraie bête courait toujours. Le roi avait ses raisons. En plus de lui manger ses gens, la bête servait à le discréditer au-delà des frontières, car il se montrait incapable d’éliminer le problème. Au-delà de la caricature, c’est une tragédie qui s’abattit sur la Lozère entre 1764 et 1767. Nos ancêtres vivaient avec les loups en permanence, et ils étaient donc capables de les reconnaître  quand ils en voyaient un. Mais ce que les nombreux témoins qui survécurent aux attaques décrivirent, ce n’est pas un loup, ou du moins pas tout à fait. Si l’arrière était bien celui d’un loup, l’avant était plus monstrueux, avec « un groin de cochon ». Voilà qui ouvre le champ à toutes les hypothèses, et qui vont être nombreuses depuis 250 ans que la bête passionne.

Le loup bien sûr, mais un fauve africain, une hyène, et même un homme déguisé en loup. Les victimes sont innombrables : une par jour, parfois deux. Si les chiffres de l’époque parlent d’une centaine environ, pour le journaliste Jean-Claude Bourret, c’est plus sûrement 300, peut-être même entre 400 et 500, question de logique et de statistique. Il vient de sortir un livre racontant son enquête, qu’il conclue de manière très spectaculaire en présentant une reconstitution de la bête du Gévaudan, réalisée de la façon la plus minutieuse par un entrepreneur aidé d’une trentaine de spécialistes en tous genres. Curieusement, personne n’avait eu l’idée de le faire. La chose était possible pourtant, car les autopsies de la bête nous ont laissé quelques 31 mesures exactes de celle-ci, avec des descriptions précises de la couleur de son pelage, ses signes particuliers, son allure générale. Le résultat est effrayant si l’on en juge par cette reconstitution

Selon Jean-Claude Bourret, la vraie bête, tuée par Jean Chastel sur le mont Mouchet, le 19 juin 1767, serait un croisement de loup et de chien de combat romain. Elle serait sans doute venue d’Europe centrale, en suivant les armées qui se massacraient durant la Guerre de 7 ans (qui se termina en 1763), et serait passée ensuite par le Dauphiné où des attaques similaires auraient été répertoriées, puis enfin dans la Gévaudan.

Si cela vous intéresse, vous pouvez visionner la première présentation de la bête reconstituée en cliquant sur ce lien.

 

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