Wehrmacht et US army combattant côte à côte…

Drôle d’histoire que celle du capitaine John « Jack » Lee…le seul officier américain à commander au combat un détachement de la Wehrmacht, et à défendre avec succès un château médiéval hébergeant deux premier ministres français et une star du tennis, le tout avec un char sherman. Cela fait beaucoup, ne trouvez vous pas ? Et pourtant… c’est une histoire vraie !

Nous sommes au Tyrol autrichien, le 4 mai 1945, et un étrange convoi constitué d’un char sherman, d’un Kübelwagen et d’un camion de la Whermacht, comptant une dizaine de GI’s et autant de soldats de la Wehrmacht est arrêté par un barrage tenu par quelques SS. Aussitôt, le convoi engage ses adversaires, et américains et allemands font feu sur les allemands en déroute. Quelques instants plus tard, le convoi arrive au château d’Itter, accueilli par des francais et des allemands.

Nous ne sommes pas en pleine uchronie pour autant. Le chateau d’Itter avait été aménagé dès 1943 en prison pour prisonniers VIP. En 1945, y résident Edouard Daladier et Paul Reynaud, la star du tennis Borotra, les généraux Gamelin et Weygand, entre autres. Les SS de la division Totenkopf qui les gardent, apprenant l’avancée des américains, décident de se replier en abandonnant leurs prisonniers. Pour autant, la région est tout sauf sure, et est sillonnée par des SS fanatiques qui exécutent les civils pour traîtrise pour un oui ou pour un non. Au point que les soldats de la Wehrmacht décident de changer de camp et de défendre les civils contre leurs compatriotes fanatiques, en attendant l’arrivée des américains.

Dans ce contexte, les prisonniers envoient l’un des leurs avec pour mission de remettre une missive au premier américain qu’il trouvera, demandant de l’aide. Ce premier américain sera la capitaine Lee, qui va décider de se porter au secours des prisonniers. Dans le premier village qu’il traverse, il va rencontrer un major de la Wehrmacht, qui, insuffisamment équipé, se contentait de défendre les villageois. Et c’est ainsi que sera monté le premier groupe de combat mixte de la guerre !

Arrivés au château, les nouveaux alliés vont devoir faire face à un assaut en règle de 100 à 150 SS, qui avaient décidé de tuer tous les prisonniers avant de se retirer. Paul Reynaud dit avoir fait le coup de feu aux côtés d’un lieutenant de la Whermacht, contre les assaillants.

L’histoire se terminera bien, avec l’arrivé d’une forte colonne américaine le 5 mai. Cet épisode très étrange de la fin du conflit aurait pu sombrer dans l’oubli si Stephen Harding, ancien militaire, puis journaliste de guerre n’était tombé sur cette affaire et avait décidé d’écrire cette histoire dans son ouvrage très bien documenté « The last battle ». Pour l’instant, il n’est pas traduit, mais qui sait…

 

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