Et si nous parlions sabres ?

Tout le monde sait comment se nomment les principales parties d’un sabre. La poignée est la partie que l’on saisit. La garde est la pièce de bronze qui entoure et protège la main. La calotte est la pièce métallique qui termine la poignée, et sur laquelle est matée la soie, partie de la lame qui prolonge la poignée. Tout cela est connu… mais en savez vous davantage ?Commençons par la lame… La partie de la lame qui traverse la poignée et se mâte sur la calotte se nomme la soie. Entre la soie et la lame à proprement parler se trouve une partie plate, nommée le talon. Différentes formes de lames existent, avec des rainures, dépressions, etc… Toutes ont un nom. Lorsque la partie centrale de la lame est plate, à peu près de la même épaisseur que le talon, on parlera d’un méplat. Si le centre de la lame est moins épais, avec une sorte de gorge, on va parler de pan creux. Si au contraire le centre de la lame est saillant, il s’agira d’une arête. Si la lame a une ou des gorges étroites, on parlera de gouttières pour les désigner.

Revenons maintenant à la garde… La protection de la main peut être fournie par des branches. Sur un sabre de chasseur à cheval il n’y en a qu’une, mais on en trouve plus fréquemment trois. Dans ce cas là, on trouvera une branche principale et des branches secondaires. La branche principale se prolonge en général de l’autre côté de la garde. Cette prolongation se nomme le quillon. Une petite pièce se situe parfois dans l’axe de la lame sur la garde. Elle sert à guider la lame dans le fourreau. Elle va évoluer au Premier Empire pour devenir les oreillons. A l’entrée du fourreau, on trouve entre la lame et la garde une pièce de cuir ou de tissu, qui évite que le sabre ne frappe le fourreau en entrant. Elle se nomme la cravate.

Souvent, les branches de la garde englobent une pièce décorative, en général en forme de coquille. Sur ce type de garde, la partie de la branche principale qui se referme sur le bas de la coquille se nomme la croisière. Parfois, les branches rejoignent une protection pleine, côté lame. Cette sorte de plaque se nomme le plateau.

Pour en finir avec la garde, parlons de quelques cas particuliers… En général, la garde ne couvre que le dos de la main, mais une partie peut être présente de l’autre côté : il s’agit de la contre garde. Certaines épées de société 18ème ont une garde particulière, où le plateau se transforme en deux pièces, dont l’une peut être articulée : il s’agit du clavier et du contre clavier.

Revenons-en maintenant à la poignée. Elle est construite autour d’une pièce de bois, la fusée. Celle-ci est le plus souvent recouverte de cuir, la basane. Une forme annelée peut être donnée par une corde enroulée sur la fusée avant que la basane ne soit collée. Une fois le cuir apposé, la poignée peut être décorée par un ou plusieurs fils métalliques torsadés (ou non). Il s’agit du filigrane. Sur certaines épées, le filigrane est directement posé sur la fusée. Des olives contribuent parfois à solidariser la basane et la fusée, et améliorent la préhension.

Nous vous avons parlé de la calotte, qui termine la poignée et englobe une partie de la poignée. Sur certaines armes, elle peut être relativement courte, ou se limiter à un bouton sommital. Dans ce dernier cas, on parlera de pommeau. Le haut du pommeau se termine souvent par un bouton, et la liaison entre le pommeau et la poignée est assurée par une virole.

Et si ce sujet vous a intéressé… nous ferons prochainement un article sur les fourreaux, et nous vous recommandons celui qui traite de la fabrication traditionnelle des sabres.

 

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